Le film d’İlker Çatak, qui fait un tabac en Allemagne et vient de sortir en France avec d’excellentes critiques, ne pouvait pas ne pas interpeller notre chroniqueur, à qui rien de ce qui est turpitude scolaire n’est étranger. Apparemment il n’a pas été déçu. Mais de là à en faire un favori pour l’Oscar du meilleur film étranger, il y a une marge, dit-il.
La Salle des profs est un film profondément allemand — ce qu’on ne lui reprochera pas. Personnages korrekt des pieds à la tête, locaux immaculés, haine larvée des étrangers (pas seulement des immigrés turcs de plus ou moins longue date : on ne manque pas de faire remarquer à l’héroïne, originaire de Gdansk / Dantzig, qu’une Polonaise, en Allemagne, ne sera jamais allemande), et tendance à l’inquisition qui peut aller assez loin. Les invectives volent bas parfois dans ce décor si bien peigné : on se traite de fasciste « à peine qu’on se traite », comme disait Nougaro, mais avec des arrière-pensées évidentes de camps de concentration.
Passe ton Abitur d’abord
Carla
