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Dire le roman national, c’est encore possible!

Il suffit de se rendre au théâtre près de Montparnasse


Dire le roman national, c’est encore possible!
Maxime d’Aboville au Théâtre de Poche © Pascal Gély

« La Révolution, d’après Hugo, Michelet, Lamartine », un spectacle de et par Maxime d’Aboville, au Théâtre de Poche, à Paris.


De grâce, raconter l’Histoire de France sans pruderie semble encore régaler les oreilles! Bis repetita placent, «les choses répétées plaisent» écrivait Horace, au vers 365 de son flamboyant Art poétique.

Maxime d’Aboville, acteur, se définissant modestement comme un «saltimbanque», revient pour la troisième fois sur la scène du Théâtre de Poche afin de nous faire profiter de ses plaisantes et loquaces «Leçons d’histoire de France». Seul sur scène, il ressuscite la verve et la brillante austérité des «hussards noirs» de la République dont parlait Péguy, des corbeaux éloquents qui n’ont pas peur de raconter le roman national. Dans une fougue volage, faisant ainsi vaciller l’auditoire des larmes de la mélancolie, au frisson effroyable des grandes batailles, d’Aboville convie son public à un rendez-vous intime, à une confession, une réunion, entre la France d’aujourd’hui, et celle de naguère.

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Cette fois, sous la coupole de la plume des plus augustes littérateurs conviés d’outre-tombe, Lamartine, Michelet, Hugo, Dumas, la Révolution est placée au devant de la scène. Les obscures contrées du récit historique sont ici illuminées par la faconde d’un acteur pugnace, investi et acrobatique, laissant s’exhaler par tous ses téguments les plus éblouissantes réminiscences des temps révolus. Un vrai coup de Jarnac porté aux déboulonneurs du commun passé.

 Maxime D’Aboville Photo: Pascal Gély

La Révolution française n’est ni le commencement, ni la fin de l’Histoire, elle est un point schismatique, laissant dans ses décombres les vestiges de l’Ancien régime, et dans les combles de ses ruines des marées de sang.

Aussi d’Aboville entend-il redonner un puissant souffle romanesque aux grandes séquences matricielles, constitutives de la Révolution avec une majuscule. Aucun frein n’arrêtera la marche des dé(cons)structeurs, alors profitons-en, soutenons allègrement cette courageuse et délicate entreprise narrative ! La Terreur existe encore, mais cette fois, ce n’est pas elle, c’est l’histoire qui est à l’ordre du jour !


Au Théâtre de Poche – Montparnasse, du 21 octobre 2021 au 2 janvier 2022. Du mardi au samedi 19h, dimanche 15h.



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