En France, NFP et RN s’entendent pour contester la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Pendant ce temps, les Chinois acceptent sans broncher un recul de l’âge de départ à la retraite, en raison du vieillissement de la population…
Dans une France largement rétive au boulot (cf. Causeur de septembre), les succès du NFP et du RN reposent en grande partie sur leur dénonciation répétée du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Bien que ce soit la seule mesure macronienne assimilable à une baisse des dépenses publiques dans le magma des 1 000 milliards de dettes supplémentaires, la réformette inique ne passe pas.
Que partout ailleurs en Europe on parte à 65 ou 67 ans n’a aucune vertu apaisante. Les travailleurs français ne veulent pas en entendre parler, tout comme les jeunes mélenchonistes pour qui la retraite doit sonner dès leur diplôme de sociologie en poche – une retraite à 30 ans aisément finançable par « les riches et les paradis fiscaux ». On sait par ailleurs que Jean-Luc Mélenchon, à l’image de toute la gauche française, a toujours fait preuve d’une extrême bienveillance à l’égard de régimes qui ont su conjuguer progrès social, humanisme et démocratie directe tels Cuba, le Venezuela ou la Chine.
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On apprend pourtant, avec une certaine stupéfaction, que la Chine communiste vient de décider d’un recul de la retraite de 60 à 63 ans, en raison d’un problème démographique et du vieillissement de la population. Depuis que Mao n’est plus là, les Chinois vivent plus vieux – allez comprendre ! Ces explications doivent un peu soulager l’ami Jean-Luc. Ce n’est pas, en effet, comme si la France connaissait un problème démographique ou un vieillissement de la population, n’est-ce pas ?
Cachons également à Méluche, car il faut être gentil avec les vieilles personnes, qu’à Cuba la retraite est fixée à 65 ans pour les hommes. Insistons en revanche sur le phare progressiste que constitue la Corée du Nord. La retraite y demeure à 60 ans, et ce malgré un service militaire obligatoire de dix ans (simple formalité festive et citoyenne), réduisant encore la durée effective d’aliénation au travail. Si Kim Jun Méluche et ses sbires pouvaient y demander l’asile politique, la rédaction de Causeur leur paiera le billet d’avion. Sans supplément bagage (littéraire) pour Boyard, Delogu et tous les autres analphabètes.