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Marguerite Durandal n’était pas, à dire vrai, une souveraine ordinaire : c’est à Saint-Jean-d’Angély qu’elle fut élue reine d’un jour, lors du bal annuel des pompiers. Comme Saint-Jean-d’Angély ne se trouvait qu’à quelques kilomètres de Poitiers à l’époque (la voiture électrique a, depuis, considérablement allongé les distances), Marguerite Durandal se mit aussitôt martel en tête : ce qu’elle avait fait dans le Poitou, elle pouvait le faire à un plus haut échelon.
[access capability= »lire_inedits »]Elle monta donc à Paris pour se faire élire reine d’un jour pendant cinq ans. Elle ne le fut pas. Elle maugréa un peu, laissa passer un peu d’eau sous le pont Mirabeau, mais comme elle ne voyait la Seine charrier aucun corps ennemi, elle repartit à l’assaut. Las, le sentier de la gloire lui été barrée par une grosse dame déjà assez avancée en âge et – chose plus extraordinaire encore pour un concours de reine d’un jour – par un sexagénaire blanchi sous le harnais. Marguerite Durandal tourna les talons et retourna sur ses terres poitevines, qu’elle arpenta dès lors, de Loudun à Chalais, un diadème sur le front.
C’est justement ce diadème assez saugrenu, gagné au bal des pompiers de Saint-Jean-d’Angély, dont le peintre pare Marguerite Durandal sur le portrait qu’il réalisa d’elle en 1854.
Louis de Melle, Portrait de la royale Marguerite Durandal, musée du Marais.
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