Au Canada, Romana Didulo travaille dur sur les réseaux sociaux pour faire adhérer la population aux thèses conspirationnistes. La porte-parole de QAnon a récemment suscité l’attention d’une équipe antiterroriste, après un message menaçant envers ceux qui encouragent la vaccination des enfants dans le pays.
« Au peloton d’exécution, le peloton d’exécution militaire, vous recevrez non pas une, mais deux balles dans le front pour chaque enfant que vous aurez blessé à la suite de l’injection de ce vaccin expérimental. » Le message posté par Romana Didulo sur son compte Telegram suivi par plus de 70 000 abonnés a attiré l’attention de l’équipe antiterroriste de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui a procédé à l’arrestation immédiate de l’auteur.
Elizabeth II remplacée par un sosie
Véritable star du conspirationnisme au Canada, suivie par de nombreux Américains, cette Canadienne originaire des Philippines est devenue une porte-parole de QAnon, communauté d’internautes convaincus qu’il existe une élite internationale composée de pédophiles qui kidnappent des enfants pour boire leur sang et que Donald Trump mène une guerre secrète contre elle.
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Gratifiée par ses partisans du titre de chef du « Grand Nord blanc », autoproclamée « Reine du Canada », Didulo affirmait dans une vidéo postée sur YouTube en septembre qu’Elizabeth II avait été assassinée « pour crimes contre l’humanité » et remplacée par un sosie. En 2021, ses disciples fanatisés ont distribué de fausses « ordonnances de cessation et d’abstention », normalement des injonctions provenant des autorités, à des soignants, médecins, élus et policiers responsables du programme de vaccination canadien. À la veille de l’ouverture de la saison de la chasse aux canards, elle a suggéré obscurément qu’une vraie chasse nettoierait le pays entier avant le milieu de la matinée – on comprend, de tous ceux qui vaccinent des enfants. Finalement, les autorités ont demandé une évaluation psychiatrique de Didulo, s’inquiétant de l’étendue de son influence et cherchant sans doute à la discréditer.
Peine perdue : relâchée, la souveraine des QAnon n’a pas tardé à expliquer sa mésaventure comme un complot orchestré contre elle par le gouvernement.