La première à réagir – et à lancer le mouvement – aura été Ségolène Royal : dès l’après-midi du 22 avril, avant même les estimations de 20h, elle exhortait la gauche à “mieux écouter” les électeurs du Front National, ces braves beaufs électoralement un peu désorientés.
Une fois les résultats proclamés et le score de Marine Le Pen acté, tous s’y sont mis : Peillon, Fillon, Valls, Hollande, Dati et, naturellement, Sarkozy. Avec près de 18% des voix, le gisement lepéniste ne pouvait plus être ignoré par aucun des deux camps : les uns ont dit comprendre la “colère” de ces électeurs franchouillards, les autres leur “souffrance”, et tout en s’insultant ce faisant – petainiste ! laxiste ! – chacun espère les rallier à son candidat le 6 mai. Avec ou sans pince à linge sur le nez, il faudra bien les récupérer, ces bulletins “de souche” …
Quand on y pense, c’est assez amusant : en 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour avait suscité une indignation (presque) unanime – ce furent alors les grandes parades et autres “shame pride” de ce que Philippe Muray baptisa la Quinzaine anti-Le Pen. Autres temps, autres mœurs : en 2012, il semble bien que nous aurons droit a la Quinzaine du Blanc…
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