Judith Godrèche n’en finit pas d’accuser-condamner les hommes qui ont partagé sa vie et sa carrière. Victime sanctifiée aux Césars, elle est devenue le nouveau visage de MeToo. La profession est sommée de racheter son âme et, pour cela, n’hésite pas à sacrifier ses monstres sacrés.
Distillé crescendo depuis plusieurs semaines, l’édifiant feuilleton #MeToo de ce début d’année autour de Judith Godrèche appelle quelques réflexions. Dissonantes sans doute, dans le fascinant unisson qui enfle et porte toujours plus haut la complainte accusatoire de l’actrice « traumatisée »– ornementée parfois de pieuses repentances, ainsi les excuses sirupeuses présentées par Laure Adler à l’héroïne du moment.
Judith Godrèche revient des États-Unis après plusieurs années d’absence, avec une série dont il lui faut assurer la promotion, Icons of French Cinema, inspirée de son « enfance » abusée par le « système de prédation » du cinéma français. La chair innocente livrée sans défense à des Barbe-Bleue « systémiques » : thème porteur (et lucratif), depuis le succès phénoménal du livre de Vanessa Springora, Le Consentement.
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C’est dans le droit fil des thèmes lancés alors sur le marché florissant de la metoosphère – l’emprise, le scandale absolu que représente aujourd’hui l’idée d’une relation amoureuse ou sexuelle entre un adulte et un adolescent, ce dernier aurait-il atteint et dépassé l’âge de la majorité sexuelle –, que la Parole de Judith Godrèche opérera.
