Les journalistes arabes travaillant en Palestine sont harcelés depuis février, à moins qu’ils acceptent de s’en tenir au mot d’ordre officiel : les seules critiques permises sont celles contre Israël.
Dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne, campagnes d’intimidation, pressions, menaces et boycotts (fermetures de sites d’info web palestiniens critiquant les leaders de l’AP ou dénonçant des faits de corruption) ont repris après une accalmie de deux semaines suite aux déclarations et promesses de Mahmoud Abbas.
Un journaliste arabe israélien indique que « les Services de renseignement et de sécurité préventive palestiniens (le) suivent sur Twitter et Facebook ». Humour involontaire d’espions qui déclinent leur identité, ou causticité de notre confrère, le résultat est là : au moins neuf journalistes et blogueurs ont été interrogés et/ou arrêtés et cinq d’entre eux seraient encore détenus pour avoir critiqué le leadership palestinien dans des articles publiés sur Facebook, quand ce n’est pas pour avoir reçu un commentaire jugé répréhensible sur leur mur.
Mais comme le préconise finement un diplomate occidental en poste à Ramallah : « Les journalistes ne devraient pas critiquer le leadership palestinien, et sûrement pas en public, parce que les Israéliens pourraient s’en servir contre les Palestiniens ». Vive le journalisme préventif, qu’apprécie aussi cet officier du renseignement palestinien : « Les journalistes ne devraient parler que de l’occupation. Si vous insultez notre président, ne venez pas en Palestine ».
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