« La Nuit du 12 », de Dominik Moll, sortie le 13 juillet
À la lecture du pitch du nouveau film de Dominik Moll, l’auteur de Harry, un ami qui vous veut du bien, on pouvait être légitimement inquiet ; une affaire non résolue de « féminicide » atroce. On dirait le pilote d’une future série criminelle bien comme il faut dans l’air du temps. Mais la singularité de ce cinéaste discret permet au film d’arpenter d’autres territoires moins convenus.
Et d’abord en revendiquant d’entrée de jeu la non-résolution du meurtre : on ne saura pas par qui, comment et pourquoi une jeune fille a été brûlée vive un soir dans un lotissement grenoblois.
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Et ce jusqu’au bout. La virtuosité de Dominik Moll injectant la dose suffisante de suspense malgré tout. Même prévenu dès le début du film, on ne peut s’empêcher de croire à l’irruption de la vérité. Mais non, menée par l’impeccable Bouli Lanners, l’enquête révèle simplement des coupables potentiels qui s’avèrent être de véritables innocents. La Nuit du 12 cultive jusqu’ au bout sa volonté de ne rien imposer à son spectateur et on lui en sait gré.