Vendredi 1er décembre, la société de notation financière Standard & Poor’s a laissé inchangée la note de la France à «AA».
On s’en fait une montagne et finalement tout le monde l’a !
On prétend travailler toute l’année, mais on n’en fiche pas lourd. On frissonne un mois avant, et la veille du résultat. Et si nos notes étaient mauvaises, et si nous étions recalés ? Nenni ! On se fait peur pour rien… les notes sont remontées de fait, et on fait comme si tout le monde était méritant, même si le niveau baisse. Les enfants sont de plus en plus incultes, le niveau scolaire faiblit dangereusement, mais le principal c’est d’avoir son bac brillamment (d’ailleurs, plus les élèves sont nuls, plus il y a de mentions). De la même façon, on fait semblant d’avoir des finances saines ! Cocorico.
Bruno Le Maire gêné
Mais qui dit la vérité en ce qui concerne la note nationale ? Les économistes qui nous disent que le surendettement est tel que nous n’allons plus pouvoir emprunter ni rembourser, que nous allons tous finir aux Restos du Cœur ? Ou bien les politiques en place qui friment avant et après les fameuses notations ? Avant : on distribue de l’argent à tout va, mais on explique aux citoyens que l’on tient bien les cordons de la Bourse. Après : on roule des mécaniques : vous avez vu combien on a été bons ? Sauf Bruno Le Maire, un peu gêné, qui dit qu’il va vraiment s’y mettre, et qu’avec lui les finances publiques on va voir ce qu’on va voir. On aimerait le croire… On s’est fait peur, à peu de frais, mais jusqu’où va-t-on aller ? En fait, les agences de notation seraient-elles un peu bidon ? Car personne n’a intérêt à donner de mauvaises notes, sauf quelques spéculateurs ; la vraie mauvaise note c’est B, le fait que l’on soit AAA, A+ ou A – n’a pas beaucoup d’importance. Les agences nous traitent comme un sous-pays, un « dérivé » de l’Allemagne. Bravo à la Grèce (BBB-/A-3) qui remonte jusqu’à devenir un pays dans lequel on recommande d’investir !
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Enfin, nous sommes reçus à l’exam, ouf ! On va pouvoir continuer à distribuer des primes à tout va. Et pourquoi pas augmenter les impôts, pour que l’État dépense encore, et mieux que nous, notre argent ? Et puis des subventions, bien sûr. Ah ! que c’est bon une subvention, et cela coûte finalement moins cher que ce que l’on croit, car c’est tellement compliqué de les obtenir que beaucoup d’intéressés abandonnent devant ce qu’il faut remplir comme documents ! Pour les séniors, je propose une subvention sur les liftings, afin de les rajeunir et les aider à rester dans les entreprises plus longtemps. On mettrait ça sur le compte formation de mise à niveau. Comme pour le raccommodage : pour toucher la prime, il faudra une photo avant / après !
« Une petite pièce, siouplait »
Nous voici donc repartis vers de nouvelles aventures parce que, pour les économies de l’État, soyons clairs, « ils » ne savent pas faire. Et d’ailleurs on les comprendrait presque, nos politiques : par où commencer ? Diminuer par deux la durée du chômage, par exemple, pour approcher du plein emploi (on en a plein la bouche) ? Si l’on prend cette décision, tout le monde sait que la France sera dans la rue, du moins une certaine France, passée maître dans l’art du chantage et des blocages… Donc personne ne s’y risquera. Diminuer les retraites ? Ou encore rallonger le temps de travail ? On a vu ce que cela donnait. Le nombre de fonctionnaires ? Grèves interminables assurées, et chacun sait qu’il en manque là où il en faudrait (éducation, santé, police…). Supprimer des postes de ministres et de secrétaires d’État ? Il n’y a plus qu’eux ou presque qui soutiennent notre gouvernement.
Notre dette publique est un problème infiniment complexe. Le plus grave, c’est que personne, j’ai bien dit personne, actuellement, et aucun parti, ne sait comment il faut faire et comment s’y prendre. Il faudrait à la France une main de fer, et même pas dans un gant de velours, une personnalité convaincue et très courageuse, et forcément très appréciée, un être providentiel, car on n’y arrivera pas sans. Anne, ma sœur Anne, je ne vois rien venir…
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