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Voynet au comité nucléaire: poisson d’avril?

La nomination de Dominique Voynet au "Comité Théodule" sur la sécurité nucléaire est-elle si étrange que ça?


Voynet au comité nucléaire: poisson d’avril?
La députée du Doubs Dominique Voynet, 5 mars 2025 © Jacques Witt/SIPA

La nomination de Dominique Voynet au Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire suscite finalement bien peu de controverses. Pourtant, son engagement anti-nucléaire passé, sa responsabilité dans la fermeture du réacteur Superphénix en 1998 ou son rôle dans l’exclusion du nucléaire des énergies durables dans le mix énergétique de Bruxelles méritent d’être rappelés.


En matière d’énergie électrique, la France avait tous les atouts en main grâce à un parc nucléaire assurant une énergie abondante, propre et peu chère. En 1976, la dernière génération de réacteur à neutrons rapides (RNR – Superphénix), cent fois plus efficace et économe en uranium que les réacteurs dits classiques, est promise à un grand avenir puisqu’elle permettrait à terme l’utilisation de la quasi-totalité de l’uranium nécessaire à la production d’énergie, et donc la réduction à presque rien des déchets nucléaires, et la recherche sur la transmutation des anciens déchets pour leur réutilisation comme combustible sous forme d’uranium appauvri – selon les experts d’EDF, les stocks entreposés en France assureraient ainsi au moins deux millénaires de combustible pour l’ensemble des réacteurs. Malheureusement, la basse politique va rebattre les cartes. En 1997, la dissolution de l’Assemblée nationale est décidée par le président de la République Jacques Chirac. La gauche coalisée, qui comprend les Verts, remporte les législatives qui suivent. Lionel Jospin entre à Matignon et nomme Dominique Voynet ministre de l’Environnement. Celle-ci déclare immédiatement, à propos de Superphénix : « Cette machine n’est vraiment adaptée ni à la production d’électricité en quantité ni à l’élimination des déchets nucléaires. Elle ne justifie donc pas les sommes considérables qu’on y a englouties. » La messe est dite : le 9 février 1998, le gouvernement Jospin signe l’arrêt de mort de Superphénix. Pour être certaine que ce projet ne sera jamais redémarré, la ministre verte, acharnée, fait percer des trous dans la cuve du réacteur. La France, qui dominait la recherche dans ce domaine, prend alors un retard qu’elle ne comblera plus ; elle est désormais devancée par la Chine et la Russie. L’Inde progresse rapidement, profitant d’ailleurs de la compétence d’ingénieurs et de fournisseurs français, lesquels sont toutefois de moins en moins demandés dans les pays ayant décidé de lancer ou relancer le nucléaire civil.

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Vices de fabrication

Une vidéo (voir ci-dessous), dans laquelle Mme Voynet explique comment elle a trahi le gouvernement français lors de négociations à Bruxelles en 2000, circule en ce moment sur les réseaux. Toute guillerette, l’ex-ministre y donne moult détails sur la manière dont elle a roulé Matignon dans la farine. Alors qu’elle avait pour mission de faire reconnaître le nucléaire comme une source d’énergie propre, elle est parvenue, jubile-t-elle, à faire


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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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