Auteur de best-sellers, Marc Lévy a livré le 21 avril son analyse politique de la situation dans laquelle nous nous trouvons, sur le plateau de Laurent Delahousse. Un peu hors sol.
Invité de Laurent Delahousse sur France 2, Marc Lévy, auteur de best-sellers planétaires, a délivré aux téléspectateurs une émouvante leçon de politique. De façon extrêmement originale, il a dénoncé les populismes qui sapent les démocraties occidentales. Prenant des risques inouïs, il a dénoncé les fake news des réseaux sociaux et la culture de post-vérité qui anime l’extrême droite. Quitte à choquer, il a séparé l’échiquier politique occidental entre les forces du bien et celles du mal. Audacieux, il a reproché à ces dernières de « créer des peurs » (infondées) ou « d’inventer des ennemis » (imaginaires).
On peut donc conclure qu’il ne faut pas craindre les changements culturels qu’induit l’immigration massive, et que les islamistes ne pourraient constituer des ennemis réels. En revanche, l’apocalypse climatique ne figure pas au catalogue des peurs irrationnelles du romancier, alors que les thuriféraires du programme gaullo-chiraquien de Marine Le Pen constituent les vrais ennemis de nos démocraties. L’auteur aux 50 millions de livres vendus ne pense certainement pas qu’on puisse qualifier de fake news des assertions comme « à l’école, le niveau monte », ou « aucun lien entre immigration et insécurité ». S’il s’inquiète (légitimement) des livres brûlés dans certains États américains républicains, il ne souffle mot des autodafés organisés par les progressistes d’Amérique du Nord.
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Marc Lévy ne voit pas la différence flagrante qui existe entre les deux principales composantes occidentales. Les États-Unis d’un côté, puissance économique et militaire éclatante, assise sur les Gafam et une immigration chrétienne intégrable. De l’autre, une Europe bureaucratique largement désarmée, menacée par une Afrique musulmane revancharde et une Russie à laquelle la progressiste Angela Merkel a vendu son pays.
Surtout, ce multimillionnaire dispense ses lénifiantes leçons de morale depuis… Manhattan, où il vit depuis 2008 ! À l’instar d’Omar Sy – lui, depuis la Californie –, est-il envisageable que les donneurs de leçons, exilés sous des cieux plus cléments, envisagent une pudique mise en veilleuse de leur irritante moraline ?