Molière speaking? La langue française n’est pas uniquement menacée par la globalisation. Elle est rongée ici, de l’intérieur, par une novlangue que chérissent publicités, médias et administrations… Quant à l’État, il oscille entre défense molle et laisser-faire.
En mars 2022, au terme d’un retard dû à la pandémie de Covid, doit ouvrir la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts. C’est le grand chantier du quinquennat d’Emmanuel Macron, voulu et porté par lui, doté d’un budget d’environ 185 millions d’euros. Cette petite cité de l’Aisne a été ornée en 1535 d’un château magnifique, remanié ensuite par le grand Philibert Delorme, mais laissé à l’abandon durant des décennies. C’est là, en août 1539, que François Ier a rendu sa fameuse « ordonnance royale » en moyen français, le plus ancien texte juridique dans notre langue, laquelle remplaçait désormais le latin dans tous les actes officiels. Depuis 1992, il est inscrit dans notre Constitution, à l’article 2 : « La langue de la République est le français. » On ne saurait être plus clair. Et le symbole choisi par le président est puissant.
La langue française est un chef-d’œuvre en péril
En théorie, on ne peut que se réjouir de cette initiative, même si nous inquiète un tantinet la définition de la mission de ladite Cité : « Stimuler la recherche et le débat d’idées sur la langue française. » On craint encore une
