C’est en 1996 que les salariés d’Eternit, victimes de l’amiante, ont déposé leurs premières plaintes au tribunal de grande instance de Valenciennes. Il aura donc fallu la bagatelle de treize ans pour que leurs dossiers, défendus par une maître Sylvie Topaloff indignée tant qu’obstinée, soient enfin examinés par la cour d’appel de Douai. La mise en examen récente d’un dirigeant de l’entreprise n’est pas pour autant synonyme d’un procès en pénal permettant d’établir une fois pour toute la responsabilité de l’entreprise dans ce scandale bien peu médiatisé. Refusant une indemnité ridicule de 12 000 euros en regard du préjudice subi, les salariés malades désirent de surcroît que ce soit l’entreprise Eternit qui paie elle-même et non le FIVA (Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante) abondé par des cotisations patronales, ce qui noierait de fait « la faute inexcusable » de l’entreprise, comme le souligne l’avocate. Question de principe et pas seulement d’argent pour ces hommes souffrant de douleurs thoraciques, de plaques pleurales, de cancers et autres joyeusetés. Le tribunal de Douai rendra sa décision le 29 janvier. Comme disait l’autre, l’Eternit, c’est long, surtout vers la fin.
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