Accueil Édition Abonné La Hollande, l’autre pays du halal

La Hollande, l’autre pays du halal

Sur une publicité, des sandwiches dangereusement appétissants...


La Hollande, l’autre pays du halal
DR.

« Achetez votre viande halal, alors nous pourrons manger ensemble » ! À la gare centrale d’Utrecht, aux Pays-Bas, une publicité pour la marque de boucherie islamique Wahid fait polémique. Il y est indiqué que « ce qui est délicieusement halal pour Ebru », la jeune doctoresse voilée, « l’est aussi pour Anneloes », son amie infirmière néerlandaise de souche… Un véritable chantage au vivre ensemble qui casse les codes de l’assimilation, déplore notre chroniqueuse.


« Achetez votre viande halal, alors nous pourrons manger ensemble », voilà ce que dit cette gigantesque affiche qui trône au cœur de la gare centrale d’Utrecht, aux Pays-Bas.
Présentée comme un appel à la tolérance et à la fraternité, l’affiche conditionne le fait de pouvoir s’asseoir à la même table pour déjeuner à la soumission aux règles d’un islam intégriste. Le halal en est le vecteur.
Derrière ce qui se présente comme un appel à la tolérance, il s’agit en fait d’imposer la loi du plus fanatique au plus tolérant. Logique : c’est toujours le plus radical qui impose sa loi. Pour ne pas aller au conflit, l’autre cède. Ainsi, la femme voilée considère que la nourriture de la Hollandaise de souche est impure. Or on fait alliance par la table et le lit, via le partage de la nourriture ou le mariage. Pour cela il faut une égalité ou au moins une reconnaissance entre groupes. Si la nourriture d’un groupe est considérée comme impure, le mélange devient souillure, le partage devient avilissement.

A lire aussi: Florence Bergeaud-Blackler: extension du domaine du halal

C’est parce qu’elle est sale, impure, « haram » au regard de l’islamiste voilée, que la seule manière pour la jeune femme blonde de manger avec Miss voile ostentatoire est de se soumettre à ses diktats culturels et religieux. Mais en se pliant à la règle des intégristes, elle contribue à renforcer la barrière communautaire. En effet si la société d’accueil accepte de soumettre ses codes sociaux aux diktats intégristes, comment refuser l’appartenance communautaire et accéder au statut d’individu émancipé ? L’intégration ou l’assimilation deviennent alors impossibles. La stratégie de la mise sous pression de la société d’accueil est validée par ceux-là mêmes qui devraient la combattre. C’est ainsi que les Pays-Bas, par fausse tolérance, renforcent l’emprise islamiste sur la population musulmane, puisque dès qu’un rapport de forces est posé, c’est la société qui cède.




Article précédent Didier Kaminka, compagnon de route du parti d’en rire!
Article suivant Liberté d’expression, que d’horreurs on dit en ton nom
Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération