Il y a un peu plus de dix ans, Régis Debray prononçait un discours à Tokyo consacré aux frontières et à l’art de chaque peuple d’en construire. Il en tira un livre court mais particulièrement dense qu’il est urgent de lire ou de relire. Pour la force des raisonnements, et pour la beauté du style. De première nécessité !
« Une idée bête enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières. » Ainsi commence Éloge des frontières, livre de Régis Debray, tiré d’une conférence qu’il donna au Japon en 2010. Au début était la séparation. La Genèse raconte la création du monde comme autant de séparations entre ciel et terre, luminaire de jour et luminaire de nuit… Jusqu’à la peau qui enveloppe Adam et Eve une fois le fruit de la connaissance consommé et qui se dit, du reste, en hébreu, « tuniques
