On ne lit pas assez les rapports des parlementaires. Celui présenté par Patricia Mirallès (LREM) et Jean-Louis Thiériot (LR), membres de la Commission de la Défense nationale et des forces armées, sur la « préparation à la haute intensité » guerrière de notre pays, vaut son pesant d’arsenic. Après avoir lu ça, nos militaires d’opérette auront la tentation de se recycler dans la dentelle ou de prendre en gérance un bistro de province.
Résumons le rapport de nos deux parlementaires : l’armée française, ces dernières années, a été réorientée vers la lutte anti-terroriste, des opérations ponctuelles et ciblées — et certainement pas vers une riposte face à une armée globalement conquérante. Il faudrait, pour qu’elle soit à même de répondre à une « attaque de haute intensité », quelques années d’investissements lourds — « un effort financier résolu », disent les auteurs, qui manient heureusement l’euphémisme. N’en déplaise aux dames qui craquent encore sur nos pioupious.
Parlons chiffres. La France consacre 1,9% de son budget à la Défense — les Etats-Unis, avec un budget autrement conséquent, donnent à l’armée pratiquement le double (3,7%), la Russie 4%, et l’Arabie saoudite 8%, afin de mieux combattre des bergers yéménites et l’Iran des mollahs.
Il est loin le temps où De Gaulle se payait le luxe de ne pas intégrer l’OTAN parce qu’il tenait à une France forte et indépendante du bouclier des grands frères (ou supposés tels) d’outre-Atlantique.
À noter que nous avons dégarni le front des troupes, si je puis dire, sans pour autant consacrer plus d’argent à des secteurs qui crient famine, Education ou Justice. Et que ce n’est pas parce que nous nous renforcions militairement que la dette a explosé, ces vingt dernières années.
On remarquera que nous avons sensiblement
