(et tous les musulmans ne les remercient pas)
Dimanche, lors de l’émission politique sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a dit une vérité : « La politique n’a rien à faire dans la religion. » Pourtant, ces dernières décennies, si elle n’a rien à faire dans, elle a beaucoup à faire avec. Et c’est essentiellement avec l’islam, c’est-à-dire la seule religion qui ne soit pas seulement une religion mais aussi une loi stricte, un code juridique et un cadre rigide et idéologique ayant pour objectif de diriger fermement la vie quotidienne de ses coreligionnaires, que la politique française a à faire. Malgré tout, Mélenchon et les Insoumis ont décidé de faire des musulmans les nouveaux damnés de la terre et la réserve de votes leur permettant de reconduire quelques mandats de députés et de maires. À nos risques et périls.
Le chef des Insoumis demande au gouvernement de ne pas rallumer « les guerres de religion » dans un curieux rappel historique et anachronique. Il a compris que « c’est l’islam et pas autre chose » qui est visé par le projet de loi contre le séparatisme. À quelle autre religion ou à quel mouvement politique le gouvernement pourrait-il penser lorsqu’il parle de « séparatisme » ? Quels Juifs, quels Bretons, quels Protestants, Basques ou Catholiques fomentent aujourd’hui des actes terroristes, mettent sous leurs coupes des quartiers entiers, agressent régulièrement ceux qui les critiquent, tuent en France au nom de leur religion ou croient que leurs valeurs religieuses sont au-dessus de celles de la République, surtout parmi les plus jeunes ?
Marianne, Charlie Hebdo et Valeurs dans le même bateau
À force d’user les patiences en mettant dans le même panier Valeurs actuelles, Marianne et Charlie Hebdo, il est arrivé que ce dernier a caricaturé Jean-Luc Mélenchon entre Edwy Plenel et Tariq Ramadan. Aux trois le journal satirique pose la question « Plutôt Charlie ou Kouachi ? » Ça n’a pas plu du tout à Mélenchon. Dans La Provence, il tire à boulets rouges et sans discernement : Marianne et Charlie sont les « bagagistes » de VA, ils utilisent des « méthodes d’amalgame d’extrême droite » et « favorisent une manière de traiter la question du regard raciste qui encourage les débordements (sic). » […] « Ils facilitent l’escalade “zemmouriste”. » C’est calibré, sans surprises, admirablement mélenchonnesque. Après sa participation au défilé de « lutte contre l’islamophobie » de novembre 2019 avec le CCIF, on pressentait que le chef des Insoumis n’était plus beaucoup Charlie. On sait aujourd’hui qu’il ne l’est plus du tout.
De son côté, lors de l’émission sur France Culture Politique ! du 19 septembre, la députée Danièle Obono a éclairé d’un jour nouveau les notions d’agression et de rejet : lorsqu’une députée LREM se retire d’une commission parlementaire parce qu’elle se sent offusquée par la visibilité ostentatoirement religieuse d’une représentante de l’Unef en Hijab, Mme Obono, inversant comme à son habitude tous les raisonnements, devine une « agression brutale » et une « attitude de rejet » de la part des députés qui ont quitté la salle. Elle lâche les gros mots en gerbe : « c’est à la fois sexiste car c’est réduire cette personne à ce qu’elle porte (sic) […] c’est islamophobe donc raciste (resic), et c’est anti-laïque (et sic de der). » Mme Obono ne s’est visiblement toujours pas remise de l’article « raciste » de Valeurs actuelles et est encore en convalescence.
A gauche, on n’est plus à une bêtise près
Céline Pina souligne dans son dernier article dans Causeur l’ignorance crasse de certains de nos politiques. Nul besoin d’être insoumis pour dire les plus grosses bourdes. Souvenons-nous de M. Castaner qui, pour minimiser le symbole du voile, osait : « On s’est posé la question, il y a quelques années, quand toutes les femmes catholiques portaient le voile? » ; ou d’Aurélien Taché qui compara le voile islamique imposé aux petites filles musulmanes avec le serre-tête des petites filles catholiques ; ou encore du licencié d’histoire Benoît Hamon qui, pour atténuer le fait avéré que dans les cafés de certaines banlieues les femmes ne pouvaient pas mettre les pieds, déclarait du haut de sa chaire médiatique : « Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes. » Les musulmans les plus radicaux en rient encore.
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Que peuvent attendre de politiques aussi ignorants, aussi couards, aussi peu concernés par la vie réelle de leurs concitoyens, les plus pacifiques des Français de toutes religions, les plus ardents défenseurs des valeurs républicaines et doux admirateurs des us et coutumes de cette douce France qui disparaît ? Rien. En 1989, Lionel Jospin, qui ressurgit le temps de la promotion d’un livre, lâchait à une journaliste du Nouvel Observateur : « Et qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ? » Cette lugubre apostrophe présageait tous les manquements à venir des politiques en quête de voix et de pouvoir, quitte à laisser leur pays entre les mains des plus fanatiques.
Lâcheté politique et faiblesse intellectuelle
Les vieux musulmans qui espéraient autre chose pour leurs enfants et petits-enfants ne remercient pas M. Mélenchon, Mme Obono et consorts. Les vieux musulmans qui pratiquaient leur religion de la façon la plus calme et la moins ostentatoire possible dans les années 60 et 70 ont vu l’islam appliqué à la lettre, celui des salafistes et des Frères musulmans, remplacer un islam qui se pliait, parce qu’il n’avait pas le choix, aux valeurs supérieures d’une république qui savait encore se faire respecter. La lâcheté politique et la faiblesse intellectuelle de nos élites ont permis le pire, et la violence fait la loi partout où l’État français a démissionné et ne protège plus les faibles. Aujourd’hui, les vieux musulmans ont peur de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Les vieilles musulmanes qui avaient substitué au lourd voile du pays natal un foulard plus léger qu’elle gardait plus par habitude que par conviction religieuse, n’osent plus préconiser la chevelure libre à leurs petites filles. La majorité des jeunes musulmanes françaises ne remercient pas M. Mélenchon, Mme Obono et consorts. Elles ont sur le dos de jeunes frères, des cousins, des pères qui leur pourrissent la vie. Elles savent, elles, ce que veut dire « agression » ou « rejet » lorsqu’elles oublient de porter une « tenue pudique. » Les jeunes musulmans fanatisés n’ont plus peur de rien. Ils peuvent molester les kouffars de toutes obédiences, enfermer leurs sœurs dans des mœurs rétrogrades, terroriser des cités entières, au nom d’Allah ou du trafic de drogue, ou des deux. Ils ont compris que la courbette nous est devenue familière. Eux remercient M. Mélenchon, Mme Obono et consorts, idiots utiles qui leurs préparent le terrain du pouvoir et de la soumission. Dans quelques années ils pourront les remercier dans le sens qui sera alors le plus adéquat, celui du renvoi, du licenciement. Les Insoumis soumis ne leur seront plus d’aucune utilité.
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