Accueil Économie La France devrait-elle s’inspirer du fameux «DOGE» d’Elon Musk?

La France devrait-elle s’inspirer du fameux «DOGE» d’Elon Musk?

Aux États-Unis, la nouvelle administration Trump procède à des coupes drastiques, on parle de 300 000 emplois fédéraux supprimés


La France devrait-elle s’inspirer du fameux «DOGE» d’Elon Musk?
Musk assure le spectacle avec une tronçonneuse devant une assemblée de conservateurs, Washington, 20 février 2025 © Joshua Sukoff/Medill News Service/SIPA

De l’Usaid à l’agence de protection de l’environnement, on le sait, Elon Musk s’attaque à l’État fédéral et entend faire un maximum d’économies. Il agit au nom de Donald Trump. Le patron de SpaceX veut imposer ses méthodes utilisées précédemment chez Tesla ou Twitter. L’administration française doit s’en inspirer, estime notre contributeur.


La France est probablement la championne du monde de la bureaucratie. Les normes et les réglementations s’y multiplient étouffant de plus en plus les acteurs économiques que ce soient les agriculteurs, les chefs de petites, moyennes et même grandes entreprises, empêchant ainsi le pays d’avancer.

Pourtant, outre-Atlantique, sous l’impulsion de la nouvelle administration Trump, un puissant mouvement de débureaucratisation et de réduction des normes s’est constitué. Le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) a été lancé et Elon Musk nommé à sa tête. Ce dernier, bien qu’évoluant dans un contexte différent peut être un modèle pour l’hexagone.

C’est un secret de polichinelle d’affirmer que la France croule sous le poids des normes. Elles se sont multipliées ces dernières années : tous les codes ont pris de l’épaisseur. L’Institut de Recherches Economiques et Fiscales (IREF) expliquait en 2023 que depuis 2002, le volume du code de l’environnement avait augmenté de 689 %, le code du commerce de 365 %, celui de la consommation de 333 % et enfin la bête noire des entrepreneurs, le code du travail de 224 %. Par ailleurs, la charge administrative coûte 60 milliards d’euros par an à l’État selon des données de l’OCDE datant de 2007 soit environ 3 % du PIB.

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Cette inflation normative est le résultat de deux phénomènes : une Union européenne en pleine dérive idéologique et technocratique depuis des années (dont le Pacte vert semble être la parfaite incarnation) ; et un État Français toujours plus enclin à rendre la vie des entrepreneurs infernale.

Des politiques ont été tentées à maintes reprises pour endiguer cette spirale infernale : les fameux « chocs de simplification ». Ils se sont tous soldés par des échecs cuisants.

Un vent de liberté en provenance d’Amérique

Cependant, en Amérique, un phénomène inverse a lieu. En novembre dernier, le président Trump nommait Elon Musk à la tête du DOGE. Officiellement fondé il y a un mois, ce dernier a pour but de réduire drastiquement le poids de l’État fédéral, détricoter des normes et fermer des agences qui coûtent cher au contribuable américain.

Et le chef d’entreprise s’est donné pour objectif ambitieux de réduire les dépenses fédérales de 2 000 milliards de dollars d’ici à 2026.

Aujourd’hui, les premiers résultats de cette politique commencent à porter leur fruit : des économies ont déjà été réalisées et, par exemple, les effectifs de l’Agence américaine pour le développement international sont réduits de moitié. Une bonne nouvelle quand on sait que l’agence faisait la promotion d’un agenda très à gauche. Le très sérieux think tank The Heritage Foundation écrivait d’ailleurs dans une note publiée le 10 février 25 que « sous la présidence de Barack Obama, les idéologies LGBT et climatiques ont été ajoutées. Le président Joe Biden a complété le tout avec le transgenrisme, exigeant que chaque programme d’aide à l’étranger promeuve ce ragoût radical qui sème la discorde, même lorsqu’il s’agit d’aide alimentaire à des réfugiés affamés ».

Un volontarisme qui a de quoi nous faire rougir nous Français.

La France à la croisée des chemins

Il n’y a plus de temps à perdre, la France doit regarder en face les réalités et s’inspirer de ce qui se fait actuellement de l’autre côté de l’Atlantique. Il ne s’agit pas nécessairement de devenir un fan absolu du chef du DOGE, mais de comprendre que seule une politique forte et déterminée pourra mettre un terme à l’empilement des normes en France. Plus que sa personnalité, la volonté et la rapidité d’Elon Musk doivent nous servir de modèle.

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Au début des années 1980, alors que l’Amérique portait au pouvoir le républicain conservateur Ronald Reagan, chantre de la débureaucratisation, la France élisait un président socialiste. Ne reproduisons pas l’erreur une seconde fois. L’administration Trump dans son ensemble constitue une formidable opportunité, elle peut servir d’impulsion pour libérer les Français de l’univers kafkaïen dans lequel ils se trouvent.

Bien sûr, les réticences seront nombreuses. Certains affirmeront que la politique de réduction des normes en vigueur outre-Atlantique est « brutale » ou jouerons le disque rayé du système français à l’instar du ministre de l’Économie et des finances Éric Lombard qui affirmait il y a peu que la France n’est pas un « pays libéral, mais un pays de protection ». Reste qu’un DOGE à la française est possible. Il faut simplement le vouloir. Fort heureusement, des personnalités politiques ont déjà salué les efforts fournis par Elon Musk aux États-Unis, notamment le macroniste et ancien ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian et la députée européenne Reconquête Sarah Knafo, mais aussi quelques autres.



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Avocat franco-américain et associé fondateur du cabinet Euro Legal Counsel Group, Président de Republicans Overseas Action (Monde) et France, Chercheur Invité du Danube Institute

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