La crise du Covid a accéléré un phénomène à l’œuvre depuis quelques années dans les entreprises. Après les open spaces et le flex office, l’employé est désormais encouragé à travailler de n’importe où, y compris d’un pays étranger. Conséquence, après les ouvriers, ce sont désormais les cols blancs qui risquent d’être soumis à la concurrence mondiale.
À la faveur d’une campagne de vaccination mondiale menée tambour battant, l’humanité sort progressivement de sa léthargie et retrouve sa propension naturelle à jouir et à s’entre-déchirer, à s’émerveiller et à déplorer ; en somme, à vivre. Il n’y aura probablement pas de « Grande Réinitialisation », c’était écrit [1]. Cependant, tout indique que la manière dont nous travaillons restera à jamais marquée par les confinements répétés et leur cortège d’improvisations plus ou moins heureuses en matière de politiques économique et managériale. Le monde du travail est bel et bien entré dans l’ère d’une « nouvelle normalité » dont les évolutions n’affecteront pas uniquement l’entreprise, mais aussi certains pans inattendus du social.
Fin du commencement et nouvelle normalité
Quand en 1942 les troupes britanniques remportaient la seconde bataille d’El Alamein face aux divisions allemandes commandées par Rommel – marquant ainsi un tournant dans le conflit mondial –, Churchill, prudent, se contentait de rétorquer à ses interlocuteurs trop enthousiastes : « Ce n’est pas la fin. Ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais,
