Si l’on excepte les gamineries de Mathieu Kassovitz, une fois n’est pas coutume et comme je ne pense pas être trop ostensiblement de parti pris, je reconnais volontiers que l’émission de Laurent Ruquier : » On n’est pas couché » ne manquait ni de tenue, ni d’intérêt. Sans doute grâce à l’élégance et à l’honnêteté de l’invitée du soir : Rachida Dati. J’hésitais même à revenir sur cette soirée, lorsque me brossant les dents (mais oui, cela m’arrive ) une pensée m’a traversé l’esprit : elle vaut ce qu’elle vaut et si l’ami Marc la juge digne d’intérêt, il la mettra en ligne. Autrement, elle finira dans le cimetière de mes projets avortés.
À plus d’une reprise, durant l’émission, on a sommé Rachida Dati d’avouer qu’elle s’était « droitisée » (même Marine Le Pen lui aurait rendu hommage ) comme s’il s’agissait d’une catastrophe nationale. À l’instar des précédents invités, elle s’en est défendue, becs et ongles. Or, il n’a pu échapper à personne qu’elle s’est droitisée, comme toute la société française, voire toute l’Europe. Pourquoi ne pas le reconnaître ? Pourquoi considérer a priori que ce serait une honte, voire une malédiction ? Pourquoi ne pas répondre simplement : yes… and so what ? Et peut-être tenter d’expliquer les raisons de ce changement de ligne. Après tout, il est arrivé que la France, tant intellectuellement que politiquement, se gauchise. Et ce ne fut pas un drame non plus. Un simple retour de balancier. Nommer les choses, les admettre dans leur réalité que, par ailleurs, tout le monde perçoit, serait à mon avis plus subtil que ces dénégations de pure forme. Il en est de même pour la politique d’austérité de l’actuel gouvernement qui touche chacun, mais qu’il ne faut surtout pas nommer… les Français auraient-ils plus peur des mots que de la chose ? J’en doute. C’est plutôt la classe politique qui contourne maladroitement les tabous qu’elle s’est à elle-même fixés et qui sont devenus obsolètes.
Bon, comme le dit mon ami Aldo Sterone (ne ratez pas ses vidéos ! ) , ce que je dis là n’est peut-être pas très malin, mais j’avais envie de vous en parler….
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