L’Hôtel de Ville ne ménage pas ses efforts pour « réinventer » Paris et rendre la capitale « plus belle ». Une tentative de destruction justifiée par une « doctrine » municipale délirante. Heureusement, les Parisiens se mobilisent via les réseaux sociaux pour limiter la casse. Dans La Disparition de Paris, Didier Rykner dénonce l’acharnement méthodique contre notre capitale.
Il paraît que c’est à ça qu’on les reconnaît. Anne Hidalgo et son équipe osent donner des leçons de beauté et d’esthétique urbaines. Sans rire, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint du maire de la capitale, a présenté à la mi-janvier son « Manifeste pour la beauté de Paris ». Un chef-d’œuvre d’abstraction qui brouille notre compréhension de l’idéologie de la candidate à la présidence de la République. Il s’agit bien d’une idéologie puisque Emmanuel Grégoire parle de « doctrine » lorsque d’autres évoqueraient un programme. À l’entendre, les occupants de l’Hôtel de Ville sont de fervents défenseurs du patrimoine, c’est pour cela que ce manifeste, qui se veut un guide de bonne gestion de l’espace public, fixe « une ligne directrice » pour « protéger le mobilier urbain historique » et « accélérer la transformation » de Paris.
Hormis Hidalgo, qui souhaite la « transformation » de la capitale ? Mais que les sceptiques se rassurent, celle-ci se fera avec « rigueur et amour ». Pour le prouver, le guide-beauté de notre édile nous explique que, grâce à elle, Paris sera « harmonieuse, vivante, audacieuse, bienveillante, végétale, libre et fidèle », que l’espace public sera « utile pour le plus grand nombre » et que son « visage végétal » sera « une réponse à la crise climatique ». Paris connaissant les mêmes menaces que la forêt amazonienne, on ne peut que soutenir cette mesure.
Et parce que les Parisiens sont vraiment des fainéants et des conservateurs patentés, Mme Hidalgo nous promet de « bousculer des décennies et des siècles d’habitude », ceci avec « rigueur, méthode et ambition ».Pour l’ambition, on peut lui faire confiance.

Ardent défendeur du patrimoine, le directeur-fondateur de La Tribune de l’Art, Didier Rykner, publie La Disparition de Paris (Les Belles
