L’allégeance du patron de Facebook à Donald Trump a été rapide et totale. En un mois, Zuckerberg a renié tous les fondements idéologiques sur lesquels il a bâti son empire, troquant son statut de paria pour celui de disciple zélé aux avant-postes du mouvement MAGA. Retour sur une vassalisation spectaculaire.
Coup de théâtre. Mark Zuckerberg, petit prince de la tech US, patron préféré des élites démocrates et Grand Inquisiteur qui, il y a tout juste quatre ans, bannissait le président Trump de ses réseaux sociaux, vient de prêter bruyamment allégeance au nouveau maître de la Maison-Blanche. Le fondateur de Facebook a réformé, au pas de charge, le titan META (Instagram, Threads, WhatsApp, Facebook), dont les services sont utilisés par rien de moins que la moitié de la population mondiale. En un peu moins d’un mois, le dernier bastion du néolibéralisme progressiste est tombé. Avec tout le zèle des nouveaux convertis, l’icône de la Silicon Valley a aligné META sur MAGA (« Make America Great Again », ndlr).
Masculinisme, dérégulation, désir de grandeur : retour sur un numéro de haute voltige dans la nouvelle ère d’un Trump plus véloce que jamais, au sein d’une quatrième révolution industrielle.
Du relooking à l’apostasie, récit d’une conversion express
Zuckerberg revient de loin. Le quarantenaire athlétique assis au premier rang de la cérémonie d’investiture du 47e président des États-Unis ce 20 janvier 2025 n’a plus grand-chose en commun avec l’homme qu’il était il y a six mois. De son apparence jusqu’à ses convictions, la mue est impressionnante. Celui qui se tient aux côtés d’Elon Musk (X, Tesla), Sundar Pichai (Google), Tim Cook (Apple), Jeff Bezos (Amazon) et de Sam Altman (OpenAi) ne dépareille pas parmi ses pairs. Exit l’air intello, le sweat à capuche, la coupe Playmobil et le teint blafard. Avec ses cheveux mi-longs, hâlé, musculeux, costumé, masculin, Mark Zuckerberg a désormais le look du « tech bro ». Allant même jusqu’à pousser le vice du « male gaze » (œillade plongeante), dans le décolleté
