Tout le monde n’a pas la chance d’être Français ou Grec et de pouvoir donner son avis sur le cours des choses au moyen d’un bulletin de vote.
Le Mali va mal, comme un excellent éditorial du Monde le rappelait le 4 juin. Au nord, des alliances entre indépendantistes touareg et islamistes menacent la cohésion nationale. Mais quand les femmes de Kidal manifestent pour leur liberté, les barbus n’ont qu’à bien se tenir.
Selon Le Républicain, quotidien malien, environ trois cents femmes qui souhaitaient rejoindre plusieurs centaines de jeunes manifestant contre les djihadistes d’Aqmi et les salafistes d’Ansar-Eddine ont failli en être dissuadées par une « police islamique » s’imaginant que leur mâle courroux et leur pratique du coup de bâton les intimiderait. Mal en prit aux barbus de les frapper : telles des David contre Goliath, elles les ont lardés de coups de pierres et ne s’en sont pas tenues à ces faits de bravoure : dénonçant les violences, les voiles et les burqas, elles se sont prononcées contre la charia.
« Ils nous demandent de nous voiler, de porter leur truc-là ; on ne va pas baisser la tête pour eux », a témoigné l’une d’entre elles.
« Les femmes manifestent pour leur liberté ; elles sont fatiguées », a déclaré Nina Wallet, figure du Mouvement national de libération de l’Azawad, « Elles ne peuvent plus marcher dehors ; elles ne peuvent plus travailler ; elles ne peuvent plus se rencontrer et faire la fête ».
Faire la fête aux gendarmes coraniques, à la façon des mégères de Brive-la-Gaillarde immortalisées par Brassens, à ceci près qu’elles ont risqué leur vie, ça s’arrose ! Yes, les courageuses touareg they can : les tortionnaires ont pris la poudre d’escampette. En signe de victoire, les jeunes ont transgressé la loi islamique en fumant des clopes dans les rues et les femmes ont tombé le voile.
Les « féministes » françaises qui défendent la tenue intégrale islamiquement correcte au nom des libertés feraient bien de s’en inspirer.
*Photo : Newtown grafitti
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !