Terrée dans les sous-sols peu avenants de l’Opéra-Bastille, la petite salle en rotonde de l’Amphithéâtre Olivier Messiaen est en placement libre. Au seuil de la représentation, les spectateurs demeurent rivés à leurs smartphones, la plupart d’entre eux curieusement indifférents au beau danseur brun (Nicolas Fayol, formé au breakdance) qui, sa flexible nudité enveloppée d’un simple caleçon couleur chair, le chef coiffé de petites cornes animales, bondit telle la biche sur le massif rocher central, ou arpente à quatre pattes le sol charbonneux du plateau, sur fond de pépiements d’oiseaux.
Opéra en format poche
Prélude à L’isola disabitata (L’île déserte), « azione teatrale » chantée en italien, comme il se doit, courte partition (moins d’une heure et demi) composée en 1779 par Joseph Haydn, sur un livret de Métastase, déjà maintes fois exploité alors par le genre lyrique.
