En juin 2022, L’Express et Mediapart accusaient l’établissement privé sous contrat Stanislas de «pratiques homophobes, sexistes et autoritaires». La meute était lancée…
Dans leur sillage, le Groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne réclamait du Conseil Régional d’Île de France qu’il suspende ses subventions, saisissait le ministère de l’Éducation nationale afin de diligenter une enquête administrative et passait le relais à re-Mediapart, lequel s’inquiétait, le 9 février 2023, du silence et de l’inaction du ministre.
Notre Pap de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France a donc confié à l’Inspection Générale le soin d’inquisiter. Ce qu’elle s’est attachée à faire en envoyant une cohorte d’inspecteurs pour mener l’enquête. Sus aux hétéro (doxes), aux hérétiques! Qu’il convient de débusquer, en passant au peigne fin consciences et subconscients. Des représentants de toutes catégories (professeurs, élèves, préfets…) sont appelés à comparaître, à confesser leurs fautes, ou plutôt celles du voisin, à signer leurs aveux. Quant aux présumés délateurs que le sort n’aurait pas désignés pour ces « rencontres », ils peuvent « adresser leur témoignage » par mail aux inspecteurs et sont assurés de la confidentialité de leur démarche. Et de la reconnaissance de la Sainte-Institution.
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Mais de quoi, au juste, le Collège Stanislas est-il accusé ? À en croire la voix sirupeuse du service public, Claude Askolovitch, qui recensait le 9 juin 2022 pour France Inter les accusations portées par L’Express, de fautes irrémissibles: rappeler aux élèves qu’une tenue féminine suggestive éveille le désir masculin, que l’école est un lieu d’étude et non de fornication, que la formation affective ne fait pas bon ménage avec le vagabondage sexuel, que l’avortement met fin à la vie de l’embryon ou du fœtus. D’éduquer en somme, selon les principes du catholicisme, peut-être du sens commun. Drôle d’idée pour un établissement catholique.
Ces principes contreviennent à la doxa, offensent gravement les LGBTTQIA+ puisqu’ils se sentent gravement offensés. Voilà, dans le procès qui est fait à cet établissement prestigieux, de simples circonstances aggravantes au regard du véritable chef d’accusation : Stan entend perpétuer l’Excellence. Il la revendique fièrement en trois mots : travail, tenue, talents. Stan caracole en tête des classements. Stan fait le pari de l’intelligence et de la volonté quand l’Institution encourage la médiocrité et le laisser-faire. Stan instruit et éduque. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait à ses trousses les Torquemada du progressisme et de la déconstruction.
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