L’île rouge revient sur l’indépendance de Madagascar. Raté!
Au cinéma comme ailleurs, le grand air de la repentance a de beaux jours devant lui. Le nouveau film de Robin Campillo, qui revient sur la présence française à Madagascar, en donne une illustration éclatante.
Bien décidé à tordre le cou au colonialisme (ce qui en 2023 relève, on en conviendra, d’une audace folle…), le cinéaste pourfendeur de moulins, défaits depuis belle lurette, affiche d’entrée de jeu une intention : montrer l’invisibilité des Malgaches face à l’occupant.
Le thème est à la mode et le grand dévoilement est à l’œuvre un peu partout : il faut montrer l’invisible…
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Rien ici ne vient complexifier le propos : il y a d’un côté les méchants Blancs visibles et les pauvres Malgaches cachés…
Et puis vient le temps de la vengeance à la toute fin du film : seuls alors les Malgaches existent à l’écran, proférant face caméra des discours de libération. À force de vouloir incarner le camp du Bien, Campillo en oublie toute mesure. Là où l’on aurait aimé un regard subtil sur une page d’histoire, il signe un petit brûlot sans portée à force de caricature.