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L’euro se meurt


L’euro se meurt
Pièce de 2 € en commémoration de l'Appel du 18 juin
Pièce de 2 € en commémoration de l'Appel du 18 juin.

Des économistes parmi les plus sérieux n’excluent plus, aujourd’hui, une explosion de l’euro, victime des marchés et de l’illusion fédéraliste européenne, celle qui croit qu’Allemands et Grecs peuvent faire bourse commune.

À supposer que cette prophétie se réalise – en général, les économistes sont légèrement moins fiables que les astrologues pour prédire l’avenir – que faire ?

Revenir au franc ? Quelle tristesse ! Hormis le plaisir de retrouver les portraits de nos gloires nationales sur les billets de banque, ce retour en arrière s’apparenterait à une régression, à une projection morbide dans le passé plutôt qu’à un saut hardi dans l’avenir. Voir s’afficher à nouveau le prix du litre d’essence ou du petit noir en terrasse en francs risque, de surcroît, de provoquer quelques crises cardiaques chez nos concitoyens les plus âgés.

[access capability= »lire_inedits »]À l’heure de la mondialisation (c’est fou le nombre de raisonnements qui commencent par cette phrase, destinée à impressionner un éventuel contradicteur), à l’heure de la mondialisation, donc, le franc ne pèsera pas assez lourd pour influencer la finance internationale, mais restera assez visible pour tenter les spéculateurs.

À malin, malin et demi : la meilleure manière de se protéger contre les prédateurs, tous les lapins le savent, c’est de ne pas rester groupés comme de vulgaires sardines, mais de se disperser dans la garenne.

Cela vaut aussi pour la monnaie : pour se protéger, elle doit réduire sa taille. Le loup néglige le campagnol pour s’attaquer au chevreuil !

Donc, lorsque l’euro aura subi le sort des dinosaures, le plus sage serait d’instaurer des monnaies régionales, voire départementales, des monnaies de proximité dont la gestion serait à l’image des caractéristiques anthropologiques de leurs utilisateurs.

Que cent monnaies fleurissent : le liard savoyard, aussi solide que le franc suisse, le picaillon picard, le doublon de Septimanie, avec la binette de Georges Frêche sur les deux faces, le schtroumpf alsacien (pour les bas de laine[1. Private joke pour germanistes débutants.]), le sou (prononcer « chou ») auvergnat, avec une face autocollante pour ne pas sortir facilement de la poche, la livre bretonne indexée sur la motte de beurre salé et ainsi de suite.

Quant aux Niçois, le plus avantageux pour eux serait d’adopter le rouble russe comme monnaie locale, cela éviterait les frais de change. Reste la Corse, dont la future banque centrale pourrait devenir le refuge d’argent, disons, pas très propre. On fera avec, comme d’habitude.[/access]

Juin 2010 · N° 24

Article extrait du Magazine Causeur



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