Collèges et lycées vivent une véritable transgenre-mania. Alors que de plus en plus d’élèves se revendiquent d’un autre genre que celui de leur naissance, le ministère recommande aux professeurs d’approuver, lorsqu’ils ne l’encouragent pas, ces changements d’identité. Témoignages de parents désemparés.
C’est le genre d’établissements saturés de demandes un an avant la rentrée des classes. Un lycée public de renom de l’Ouest parisien. Un collège privé du même secteur. Un grand lycée de la rive gauche. Tous abritent ce qu’on peut définir comme des « clusters » de jeunes transgenres. « Dans l’année de ma fille au lycée, il y a cinq jeunes filles qui forment une bande, qui veulent toutes devenir des garçons et se faire appeler par un prénom masculin », témoigne Françoise*, la mère d’une d’entre elles. « C’est sûr qu’il y a une recrudescence de jeunes ados trans, dans le collège de notre fille, il y en a deux autres », racontent de leur côté les Martin, dont la fille est scolarisée dans l’Essonne.
Combien sont-ils, impossible de le savoir exactement. Mais la percée du mouvement transgenre dans les établissements scolaires est aujourd’hui flagrante. Dans les meilleurs lycées ou les collèges de quartier, à Paris, Lyon ou Toulouse, de nombreux adolescents qui ne manifestaient auparavant aucun problème d’identité sexuelle en viennent à se déclarer transgenres. Contestant l’« assignation » à leur sexe anatomique, ils réclament un changement de prénom, un traitement hormonal voire des opérations chirurgicales ; surtout, ils exigent de leur entourage qu’il reconnaisse sans délai l’identité qu’ils ont choisie. Une situation dont le caractère soudain ne correspond pas à la définition classique de la « dysphorie de genre », trouble de l’identité sexuelle décelable dès la petite enfance. Au contraire, c’est bien un nouveau phénomène qui est apparu il y a quelques années dans les pays occidentaux, et dont nous prenons aujourd’hui la mesure.
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En France, au sein des établissements scolaires, le conditionnel est de rigueur, faute d’étude approfondie. Contacté par Causeur à propos du nombre d’élèves concernés, le ministère de l’Éducation nationale évoque une enquête menée auprès de 16 académies (sur 18) : pour l’année 2020-2021,« quatre demandes d’accompagnement d’élèves transgenres concernaient le premier degré et 78 demandes concernaient le second degré ». 82 cas pour quasiment toute la France ? De fait, même s’il ne s’agit que des situations où une « demande d’accompagnement » aurait été formulée, ce qui exclut toutes les revendications moins formelles, le chiffre donné par le ministère ne reflète certainement pas la dimension réelle du problème. C’est bel et bien un sujet qui donne des sueurs froides à l’institution scolaire : sans même entrer dans un débat sur les causes et la légitimité des revendications transgenres, les équipes enseignantes sont confrontées à des difficultés très prosaïques. Faut-il céder à un élève qui exige l’emploi d’un prénom d’usage ? Dans quels vestiaires doit-il se changer pour le cours de sport ? Doit-on sanctionner les autres élèves qui refuseraient de jouer le jeu… ?
Les équipes enseignantes sont écartelées entre l’acceptation de toute revendication de transidentité et l’inquiétude face aux changements soudains. Mais la peur de la sanction paralyse toute volonté de prudence. Les parents, sommés d’« accompagner » leurs enfants, c’est-à-dire d’accepter toutes leurs demandes, se retrouvent abandonnés par l’Éducation nationale.
« Son cerveau, c’est une disquette »
Christophe a découvert que sa fille de 15 ans se disait transgenre grâce à une « photo sur TikTok ». « Un jour, un de mes amis m’envoie une capture d’écran du profil de ma fille où elle se disait dysphorique de genre. Je suis tombé des nues. » Élisa, elle, a reçu un texto de sa fille de 14 ans signé d’un nom masculin. Elle n’a pas pris ça au sérieux, avant de s’alarmer quand elle a trouvé une copie de sa fille portant ce
