Accueil Édition Abonné Kharkiv: la fin du début?

Kharkiv: la fin du début?

L'analyse de Gil Mihaely


La contre-offensive réussie de Kharkiv permet aux Ukrainiens de rêver d’une reconquête de leur territoire. Face à cet échec patent, commentateurs et experts sur les chaînes télévisées russes ou Telegram offrent d’autres explications. Mais, des langues se délient aussi.


Dans la région de Kharkiv, la Russie vient de perdre une bataille. Et si, comme dit l’adage, la guerre n’est pas perdue, les décideurs russes sont devant un dilemme. Avec les moyens alloués à l’opération spéciale, notamment en hommes, un retournement de la situation militaire n’est pas possible. Pire encore : il n’est pas sûr que les forces russes engagées en Ukraine ne soient désormais en mesure d’empêcher des revers politiquement et stratégiquement plus dangereux, comme la perte de Kherson et / ou de parties du Donbass occupées aujourd’hui par Moscou. 

Un retrait contrôlé, vraiment ?

Ce genre d’échec risquerait de mettre en péril le régime, ou, du moins, celui qui est aujourd’hui à sa tête. Or, mobiliser suffisamment de moyens pour permettre de changer radicalement la donne exige beaucoup de temps (quelques mois, au moins, pour recruter, entraîner, équiper et envoyer au front) sans parler des conséquences politiques et économiques d’une telle mesure (ce qui explique pourquoi le Kremlin ne l’a toujours pas fait). Pas sûr non plus que l’Ukraine laisse aux Russes le temps nécessaire pour préparer leurs armées de secours. Et si la situation militaire est déjà difficile sur le front, la victoire ukrainienne risque de faire encore plus des dégâts en termes de propagande, car elle ébranle sérieusement le récit russe d’une opération spéciale qui se déroule comme prévu avec patience et méthode afin d’obtenir les objectifs assignés par le commandant en chef, tout en épargnant autant que faire se peut aux frères et sœurs ukrainiens les horreurs de la guerre et en préservant les infrastructures du pays…


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous




Article précédent Bataille judiciaire inattendue autour du film «Novembre»
Article suivant Tant qu’il y aura des films
est historien et directeur de la publication de Causeur.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération