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Keynes is my homeboy


Vous aimez le rap ? Moi guère plus. J’avoue, je rechigne à apprécier ses subtilités rythmiques et sa prose toute en vindicte et complaintes. Ni popu ni bling-bling, je cale avec tout ce qui n’émane d’Orelsan, Corneille ou MC Solaar. Les clips stars du genre, anti-meufs, anti-homos et surtout anti-flics, désespèrent les substrats de mon adolescence rebelle et leurs souvenirs déjà anciens de rock’n’roll attitude.

On n’est pas sérieux quand on a 40 ans, dit le poète. Sauf quand, au détour de promenades virtuelles, l’on déniche – ce n’est pas tous les jours fête – un match scandé entre économistes, et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit de Keynes et Hayek, icônes respectivement de l’interventionnisme et du libéralisme.

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L’on doit ce duo de titans modernes, allégrement joué et filmé, impeccablement scénarisé (bagnole de luxe, palace, champagne et jolies pépées), au docte Russel Roberts, professeur d’économie, et au réalisateur John Papola. Mis en ligne en janvier, « Craignez les bulles et les crises » expose leurs théories antagonistes sauf sur un point : la crise financière résulte d’une mauvaise coordination entre l’épargne et l’investissement.

Vous n’y comprenez rien ? Chantez !



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Isabelle Kersimon est journaliste.

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