Élections américaines: êtes-vous certain que Kamala Harris soit aussi modérée qu’on le dit ? L’avocat franco-américain Randy Yaloz, président de « Republicans Overseas Action », détaille ici le parcours très (trop, à son goût) progressiste de la candidate démocrate…
Depuis l’investiture de Kamala Harris comme candidate officielle du Parti démocrate, nombre d’observateurs, de part et d’autre de l’Atlantique, la dépeignent comme une candidate « modérée » ou « centriste ». Pourtant, le bilan de son parcours politique en Californie et de son mandat de vice-présidente montre une tout autre réalité, celle d’une progressiste radicale.
Immigrationnisme
Commençons par son bilan en matière d’immigration. Quand elle fut procureure du district de San Francisco de 2004 à 2010, elle a soutenu une politique visant à protéger les délinquants étrangers âgés de moins de 18 ans des autorités fédérales en charge de l’immigration. Ainsi, des immigrés dangereux ont pu entrer sur le territoire américain en prétextant qu’ils étaient mineurs. Fait significatif, le très progressiste et immigrationiste centre de réflexion America’s Voice a loué sa politique migratoire. « En tant que procureur général de Californie de 2011 jusqu’à sa démission à la suite de sa victoire au Sénat des États-Unis en novembre 2016, Mme Harris a défendu avec vigueur les communautés d’immigrants dans son État et dans l’ensemble du pays », est-il notamment écrit dans une publication datant du mois de juillet.
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En tant que vice-présidente, Kamala Harris est responsable du bilan de l’administration Biden. Huit millions de migrants ont traversé la frontière sud depuis 2021. Au-delà de ses résultats désastreux en termes de protection de la frontière américaine, elle compte également parmi les personnalités politiques qui ont soutenu le mouvement des émeutiers qui a suivi la mort de George Floyd en 2020. Dans un tweet publié en juin 2020, elle encourageait les Américains à participer à un fonds visant à aider les manifestants violents.
Pire encore, elle a donné l’impression de soutenir le mouvement « Defund the police ». Dans une émission radio « Ebro in the morning », toujours en 2020, elle a déclaré que « tout ce mouvement consiste à dire, à juste titre, que nous devons examiner ces budgets et déterminer s’ils reflètent les bonnes priorités ». Kamala Harris serait-elle une candidate anti-police ?
Une radicale, dès sa jeunesse
À l’occasion d’un meeting en Pennsylvanie au mois d’août, Donald Trump, commentant la proposition de son adversaire de vouloir bloquer les prix, affirmait que Kamala Harris était devenue « complètement communiste ». Mais on peut se demander si sa radicalité est aussi récente.
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Dès son enfance, elle a baigné dans les idéologies de gauche et d’extrême-gauche. Retournons plusieurs décennies en arrière. Kamala Harris est née en 1964 à Oakland en Californie d’une mère biologiste indienne, Shyamala Gopalan et d’un père Jamaïcain, Donald J. Harris. Le parcours de ce dernier permet d’éclairer certaines prises de position de sa fille. Car il n’est autre qu’un célèbre professeur d’économie émérite de la prestigieuse université de Stanford qui a été qualifié par l’hebdomadaire britannique The Economist, d’« économiste marxiste combatif ». C’est sans doute en partie la raison pour laquelle le programme de candidate de sa fille flirte avec le marxisme. Au mois d’août, pour lutter contre l’inflation, elle a annoncé qu’en tant que présidente, elle mettrait en place « un plan fédéral de fixation des prix pour les produits alimentaires et d’épicerie » afin d’empêcher les « grandes entreprises de profiter des consommateurs ». Cette mesure très soviétique est purement électoraliste et n’est pas sans rappeler les propositions ubuesques des partis politiques de gauche du monde entier, à l’instar du Nouveau Front populaire qui propose l’instauration du Smic à 1 600 euros en France… Toutes ces politiques sont néfastes pour les entreprises, et conduiraient évidemment à plus de pauvreté.
Il y a aussi beaucoup à craindre pour le soutien historique et indéfectible des États-Unis à Israël si Kamala Harris l’emporte en novembre. Certes, elle a déclaré à plusieurs reprises qu’elle était du côté de l’État hébreu, mais certaines de ses prises de position disent l’inverse et la rapprochent en réalité des pires postures propalestiniennes. Elle n’est pas claire par exemple concernant sa position à venir sur l’arrêt ou non des livraisons d’armes à Israël en tant que présidente, évitant de répondre à des questions à ce sujet. Et elle subit une pression constante de la part du courant le plus gauchiste et anti-Israélien du parti démocrate, dont les membres du « Squad ». Elle aura peut-être besoin du vote musulman dans certains « swing States ». Saura-t-elle résister à cette pression ? Il est permis d’en douter.
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