Elections présidentielles américaines. Personne ne pensait que la convention démocrate de Chicago qui a vu Kamala Harris officiellement investie candidate du parti à la présidentielle de novembre se déroulerait aussi bien. Une vraie « parenthèse enchantée » ! Récit et réflexions.
L’image d’unité joyeuse et déterminée, la chorégraphie réglée au cordeau avec le public qui agite la bonne banderole et l’orateur la bonne intonation au bon moment. Le changement de «pitch» de la voix, la plaisanterie apparemment spontanée, l’évocation d’un passé forcément émouvant, le rappel de la grandeur des Etats Unis et c’est le tonnerre d’applaudissements au moment prévu.
Place aux professionnels
Il y avait bien sûr sur la scène de grands professionnels de la communication tels les époux Obama ou Clinton, Oprah Winfrey ou Alesandria Ocasio-Cortez (AOC) mais les «spin doctors» du spectacle politique américain sont remarquables et de nouveaux venus dans ce showbiz particulier ont appris les codes avec dextérité. Rien d’ennuyeux dans le discours de Tim Walz, le candidat à la vice-présidence, ce gouverneur du Minnesota qui ne nous dit rien de son travail de gouverneur, mais qui est parfait comme représentant de l’Amérique rurale, comme professeur d’école, comme soldat dans la Garde Nationale et encore plus comme coach sportif, cochant ainsi toutes les cases du bon sens, de la solidarité et du goût de l’effort.
Quant à Douglas Emhoff, il a été parfait dans la tâche qui lui était assignée de présenter de son épouse Kamala Harris l’image la plus chaleureuse possible. Ce n’est pas en France que le conjoint d’une femme politique aurait détaillé à son auditoire la « blind date » qui lui a permis de faire la conquête de sa future épouse. Maniant l’autodérision (« ma mère est la seule personne au monde qui pense que c’est Kamala qui a eu de la chance de m’avoir pour époux ») et assumant joyeusement sa position subordonnée, il a probablement beaucoup fait pour gagner le vote féminin. Nul doute que tel était l’objectif de son discours.
Il y avait dans ces quatre journées de Convention Démocrate à Chicago une impression d’alignement des planètes qui fait penser aux Jeux Olympiques de Paris. Qui aurait imaginé que cela se déroulerait aussi bien ? Mais une fois les Jeux finis, la France reste embourbée dans le marécage post-électoral de notre microcosme. Le Parti Démocrate, lui, semble sortir des oubliettes et les conséquences pour le monde peuvent être majeures.

Il y a cinq semaines, Joe Biden annonçait sa décision de ne pas se représenter à l’élection présidentielle américaine à la surprise générale. Il était alors largement donné perdant face à un Donald Trump qui, une semaine avant cette décision, avait échappé à un attentat de façon que beaucoup de ses partisans étaient disposés à considérer comme miraculeuse et qui, trois jours avant, avait été triomphalement désigné comme candidat républicain.
Biden a exprimé son soutien à la candidature de sa vice-présidente, mais cela apparaissait comme un soutien par défaut: aucun
