Si la réalité dépasse parfois la fiction, c’est que la fiction précède souvent la réalité. La littérature prévoit l’avenir. Cette chronique le prouve.
« Autrefois, quand la Terre était solide, je dansais, j’avais confiance. À présent comment serait-ce possible ? On détache un grain de sable et toute la plage s’effondre, tu sais bien », se désolait Henri Michaux dans Lointain intérieur en 1948, texte dans lequel il pousse le plus loin son angoisse devant une vie quotidienne devenue illisible. Cette impression d’un réel fuyant, ce sentiment d’évoluer dans une réalité parallèle rend assez exactement l’état d’esprit des Français confrontés à un monde remodelé par une pandémie
