L’éditorial de juin d’Elisabeth Lévy
Nous les Français, on est bon public. On a beau nous resservir des dizaines de fois le même numéro, on en redemande. Nous nous sommes donc passionnés pour le cas Justine Triet, moins pour sa Palme d’or – dont on retiendra surtout qu’elle est la troisième accordée à une femme, ce qui nous en fait une belle –, que pour sa tirade sur la réforme des retraites menée par un pouvoir dominateur et décomplexé, audacieux propos assaisonné de quelques considérations sur la marchandisation de la culture. Ce n’est pas ce discours comique qui étonne, mais le fait qu’il nous fasse encore réagir. En réalité, tout pince-fesses, toute cérémonie réunissant le gratin de la culture doit comporter son pseudo-scandale politique. Seule la cause change avec les saisons. Ces derniers temps, la mode était au pleurnichage néoféministe, à la traque du privilège blanc ou à la fin du monde écolo – on avait le choix entre Adèle
