Les tribunaux sont-ils à la hauteur de la menace islamiste ? La justice antiterroriste sans aucun doute. On n’en dira pas autant de la justice du quotidien, souvent complaisante avec l’islamo-djihadisme.
Depuis le début du procès Pelicot en septembre dernier, pas un jour ne passe sans qu’un juge ou un avocat prenne la parole dans les médias pour appeler l’institution judiciaire à se remettre en cause. À relever le défi de la criminalité sexuelle. À apprendre à identifier et punir les « prédateurs » qui se servent d’outils encore mal connus des enquêteurs, comme la soumission chimique ou les forums sur le Web. On ne peut que s’en féliciter.
Mais une telle prise de conscience a-t-elle eu lieu ces deux dernières années face à l’islamisme et à ses nouvelles méthodes de conquête ? Certes un Parquet national antiterroriste a été créé en 2019. Certes, Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité en 2022. Certes la cour d’assises spéciale de Paris vient, contre l’avis du parquet, de déclarer coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux principaux auteurs de la campagne de haine contre Samuel Paty. Mais quid des intimidations plus diffuses ? De l’entrisme à l’école ? De l’antisémitisme qui prend prétexte de la fraternité avec les musulmans de Gaza ?
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Au sein de la magistrature, l’idée d’un « accommodement raisonnable » avec le deuxième culte de France est assez partagée. Quand le 29 janvier 2020, la garde des Sceaux Nicole Belloubet, pourtant agrégée de droit et ancienne membre du Conseil constitutionnel, déclare sur Europe 1 au sujet de l’affaire Mila que « l’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave », elle ne fait hélas qu’exprimer une doxa très courante dans ses rangs. Face au tollé médiatique et politique suscité, surtout à droite, par son insanité, elle rétropédalera quelques jours plus tard en publiant dans Le Monde une tribune titrée : « Le crime de lèse-Dieu n’existe pas » – mieux vaut tarte que jamais.
Cette mansuétude inquiétante, on la trouve ainsi dans certaines décisions de justice récentes. Ainsi le 19 novembre, l’homme qui avait appelé sur X à « brûler vif » le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, après une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique, a seulement été condamné à 600 euros d’amende et à un stage de citoyenneté de cinq jours (sans mention sur son casier judiciaire, car il ne faudrait pas pénaliser son intégration professionnelle).
Le 11 décembre, la lycéenne de 18 ans, poursuivie pour avoir giflé une professeur qui lui avait demandé de retirer son voile dans l’enceinte du lycée Sévigné de Tourcoing, a seulement été condamnée à quatre mois de prison avec sursis.
Le 19 décembre, Elias d’Imzalène, le créateur du site Islam&info, a seulement été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir, en septembre, appelé à l’intifada en France, c’est-à-dire à une offensive terroriste contre les juifs au nom d’Allah. Après l’annonce du verdict, son avocat, tout en plastronnant, a taxé la décision de « minable ». Le pire, c’est qu’il a raison.