Madame Schiappa entend « mettre fin à l’impunité du harcèlement sexuel ». Ce qui serait un objectif louable s’il ne se faisait au prix d’une violation de tous les principes fondamentaux de la justice.
Les récentes évolutions du féminisme ne cessent d’inquiéter. Ceux qui pensaient que nous avions touché le fond avec ce qu’Élisabeth Badinter a qualifié de « féminisme victimaire » suivent depuis quelques semaines avec effarement la transformation de cette dérive en un phénomène encore plus atterrant : le féminisme délateur.
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Déjà, avec l’affaire Sauvage, les dérives du féminisme avaient permis de transformer une meurtrière en victime. Ses partisanes vont jusqu’à vouloir instaurer une prétendue « légitime défense différée », c’est-à-dire un permis de tuer. Maintenant, l’onde de choc provoquée par l’affaire Weinstein leur permet de pousser encore plus loin en déclenchant une déferlante de dénonciation. Si mon propos n’est évidemment pas de nier ou de minimiser la gravité des viols, harcèlements et autres agressions sexuelles, il me paraît absurde de considérer les femmes comme des créatures innocentes à la merci de millions de prédateurs lubriques.
Le féminisme délateur contre la justice
Ce psychodrame confronte le féminisme à trois impasses. Primo, comme le note le philosophe Philippe Forget, « le féminisme délateur recycle en creux tous les préjugés traditionnels sur la femme, (…) créature faible, plaintive, quasiment infantile, une mineure que l’État doit protéger ». Deuxio, il somme
