Depuis la deuxième Intifada, un nouvel antisémitisme musulman sévit en banlieue, notamment en Seine-Saint-Denis. Aggravé par la montée du salafisme, ce phénomène pousse un nombre croissant de juifs à migrer vers l’ouest dans des villes où ils peuvent se regrouper. Avec la bénédiction des autorités qui ne peuvent pas garantir la sécurité de familles isolées. Reportage.
Ce n’est pas un retour aux années 1930, mais le phénomène est inquiétant : le « nouvel antisémitisme » qui sévit dans la banlieue de l’Est parisien oblige, chaque année, des familles juives à fuir leurs quartiers pour trouver refuge ailleurs, plus à l’ouest, parfois à quelques kilomètres de « chez eux », parfois en Israël, parce que leur quotidien est devenu invivable.
Insultes, intimidations, vandalisme, graffitis, quelquefois agressions physiques… Voici ce à quoi sont confrontés les juifs de plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d’Oise, puisque même à Sarcelles, les relations entre juifs et musulmans, réputées jusqu’ici pour leur cordialité, commencent à se fissurer.
« On se fait cracher dessus, on nous balance des canettes »
En effet, ce qu’on appelle nouvel antisémitisme est le fait de jeunes musulmans, comme le montrent les multiples témoignages recueillis cet été par Causeur. Son apparition coïncide avec la deuxième Intifada palestinienne, survenue à plus de 4 000 km de là, comme si les juifs, quel que soit leur degré d’attachement à Israël, demeuraient redevables d’événements dont ils ne sont pas responsables. Il coïncide également avec la montée du salafisme, perceptible dans de nombreuses villes de France, depuis une vingtaine d’années.
« En dix ans, la communauté a diminué de moitié, de 800 familles à 400. Les juifs partent au fur et à mesure de l’islamisation de la ville, qui a libéré la parole, témoigne le docteur David Rouah, président de la communauté de Vitry-sur-Seine (94). Quand on sort de la synagogue, on se fait cracher dessus, on nous balance des canettes, des œufs, des tomates. Motos et voitures nous klaxonnent. On nous crie “Allahou Akbar”. Ici, le mal de vivre est quotidien. »
A lire aussi: Georges Bensoussan : « L’antisémitisme maghrébin est antérieur à la colonisation française »
Quid des relations idylliques vantées par certains médias ? Ce médecin sexagénaire, parfait arabophone, qui soigne le président et l’imam de la mosquée, soupire : « Quand il y a un événement politique en Israël, des musulmans s’en prennent aux juifs. Mais quand il se passe quelque chose en Syrie, ils ne bougent pas. Les juifs d’ici veulent déménager. Ceux qui restent, ce sont les pauvres, ceux qui n’ont pas les moyens de mettre leurs enfants dans une école privée ou de déménager. Juif et pauvre. La double peine, en somme. »
« On a pourtant vécu deux mille ans avec les Arabes au Maghreb. J’ai de bons rapports avec eux, ils sont contre les salafistes qui, disent-ils, leur causent du tort. Mais notre situation n’est pas pire que dans le 93 ou le 95, qui connaissent, eux aussi, un phénomène islamiste. »
« Rester ou partir ? »
C’est le cas, notamment, à Villepinte, où ne vivent plus que 60 à 70 familles juives, contre 150 il y a dix ans, comme l’explique le docteur Charly Hannoun, président de la communauté de la ville : « La plupart sont partis en Israël, pour des questions de sécurité, mais aussi de foi. Ceux qui sont restés se posent aujourd’hui la question : rester ou partir ? L’antisémitisme est de plus en plus actif. Le sentiment qui domine est qu’il peut malheureusement se passer quelque chose. On n’est pas à l’abri. Notre place n’est pas ici. Mais au-delà de 50 ans, on ne décide pas d’une aliya comme ça, la réinsertion en Israël est difficile. »
Si de nombreux juifs partent pour Israël, d’autres ne veulent pas quitter un pays dont ils se sentent pleinement citoyens. Ces « Français juifs », plutôt que « juifs de France », ne demandent qu’à vivre « heureux comme Dieu en France », comme dit le proverbe.
Ils vont donc s’établir plus à l’ouest, dans le 17e arrondissement de Paris pour les plus aisés d’entre eux, ailleurs en banlieue pour les autres. Dans le 93, on fuit Saint-Denis, Villepinte, Le Blanc-Mesnil, Aulnay ou Bobigny pour s’installer au Raincy, Villemomble, Gagny, Pantin, Les Lilas… Des juifs de Sarcelles déménagent à Saint-Brice, d’autres encore choisissent Levallois, Neuilly-sur-Seine (92), Vincennes, Saint-Mandé, Charenton (94).
« Le quartier le plus juif d’Europe »
Si Le Raincy, Villemomble, Gagny, Enghien et Épinay sont devenues les « villes-refuges » de Seine-Saint-Denis, que Vincennes, Saint-Mandé et Charenton sont leur pendant dans le Val-de-Marne, et qu’il fait toujours bon vivre sa judéité à Saint-Brice et Montmorency dans le Val-d’Oise, les juifs qui en ont les moyens retrouvent aussi une vie normale à Levallois, Boulogne-Billancourt et Neuilly (92). C’est également le cas dans le 17e arrondissement de Paris, au point que l’on peut même parler de phénomène de masse. « Le quartier le plus juif d’Europe », selon le Jerusalem Post, compterait, sur ses 173 000 habitants, entre 38 000 et 42 000 juifs.
Ces chiffres du Consistoire ne sont pas démentis par le maire, Geoffroy Boulard (LR), qui comptabilise l’ouverture de cinq synagogues en sept ou huit ans, celle de plusieurs « hypercacher » et de trois écoles juives. La mairie étudie actuellement une demande de création d’un collège et se félicite de l’inauguration sur ses terres, en décembre 2018, du Centre européen du judaïsme. Mais « attention, prévient l’édile, on ne crée pas de communautarisme. Ils sont français avant d’être juifs. »
On le voit, les « villes-refuges » ne manquent pas. Mais le fait, justement, de parler de villes-refuges pour les juifs est en soi problématique, et démontre que la République « une et indivisible » ne l’est peut-être plus tout à fait.
Cette condamnation au départ forcé, ce « grand déménagement », est connue au plus haut niveau de l’État. Le Premier ministre Édouard Philippe, qui assistait en juin dernier au 210e anniversaire du Consistoire, déclarait : « Il y a un terme pudique et qui à vrai dire me glace, c’est celui d’“aliyah intérieure” pour désigner ces juifs qui changent de quartiers parce qu’ils ne se sentent plus en sécurité là où ils vivaient depuis des années. »
Un policier: « Partez d’ici, madame, fuyez »
Mais son « absolue détermination à lutter contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, sur tous les fronts, sans faiblesse et sans répit, parce que nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que la construction d’une synagogue devienne presque un acte de résistance » ne change, pour l’instant, strictement rien à la situation. Plus qu’un malaise, les harcèlements quotidiens dont sont victimes les juifs font naître un véritable climat d’angoisse. Et un signe ne trompe pas : hormis les responsables associatifs et religieux, les personnes rencontrées pour cette enquête ont refusé d’être photographiées, même de dos, et ont demandé que leurs prénoms soient modifiés.
C’est le cas d’Évelyne, petite brune pétillante de 49 ans, originaire de Tunisie, qui, depuis son enfance, vit en Seine-Saint-Denis. « Le 9-3, c’est chez moi. Je m’y sens bien. J’aime son côté populaire », dit-elle. Jusqu’au printemps 2017, Évelyne et son mari Franck, avec leurs trois enfants, vivaient dans un joli pavillon de Romainville, ouvert sur un petit jardin, qu’ils avaient rénové et s’apprêtaient à acheter.
A lire aussi: La Chapelle, Bagnolet, Saint-Denis: no women’s lands aux portes de Paris
« On était heureux », dit-elle. Ce bonheur prend fin en mars 2017, lorsque la maison est cambriolée en pleine nuit. « Ce qui est bizarre, raconte-t-elle, c’est qu’ils ont tout retourné et personne ne s’est réveillé. La police pense qu’on a peut-être été neutralisés pendant notre sommeil par un gaz… »
Deux mois plus tard, à leur retour de vacances, ils découvrent, rayés sur leur voiture les mots « Juifs », « Israël ». Malgré une crise d’anxiété, Évelyne prend son véhicule pour accompagner sa fille à l’école. Elles auraient pu en mourir. Les pneus arrière avaient été lacérés et dévissés. Le chauffeur d’un camion qui roulait derrière elles s’en est aperçu et leur a dit de s’arrêter au garage tout proche…
La peur gagne alors toute la famille. « Qu’est-ce qu’il fallait faire ? s’interroge-t-elle encore. Attendre qu’on vienne nous égorger, de nuit ? Lors du cambriolage, on ne s’est même pas réveillés. Et si c’était les mêmes. Et s’ils revenaient ? » Un des policiers chargés de l’enquête lui dit : « Eux savent qui vous êtes, nous on ne sait pas qui ils sont. Je vous parle en tant que père de famille, pas en tant que policier. Partez d’ici, madame, fuyez, pour votre sécurité. On ne sait pas comment vous protéger. »
« J’aime Israël, mais je suis d’ici, je suis Française ! »
Du jour au lendemain, la famille abandonne son pavillon. Un avocat conseille à Évelyne de contacter la Licra. Elle n’en décolère toujours pas : « Vous savez ce qu’ils ont osé me faire ? Me faire remplir des papiers pour l’aliya ! J’étais furieuse. J’aime Israël, mais je suis d’ici, je suis Française ! J’aime le 9-3. Je ne veux pas partir. » Avant d’ajouter d’une voix triste : « Et pourtant, je sais bien qu’un jour, il faudra partir. »
Après cinq mois de camping chez des parents, la ville des Lilas leur attribue un appartement dans une tour. Évelyne n’est qu’à vingt minutes à pied de son ancienne maison. Elle ne vit plus dans la crainte, mais peine à retrouver une existence paisible. La famille se sent « déracinée ». « Nous avons dégringolé socialement », dit-elle tristement.
Claude B. et son épouse ont eu très peur eux aussi. Cet ancien ingénieur à la retraite de 73 ans, né en Algérie, rencontré près de chez lui, à Villemomble, a vécu quarante et un ans à Bondy. Jusqu’en 2015. Au mois de mai, leur appartement, au premier étage d’une tour située en face du commissariat, est cambriolé en leur absence. Deux mois plus tard, à peine ont-ils ouvert leurs valises en Turquie pour quelques jours de vacances qu’un coup de téléphone les rappelle en France de toute urgence : il y a eu un deuxième cambriolage. Le modus operandi est le même, faisant penser à la police qu’il s’agit des mêmes malfaiteurs.
Sauf que cette fois-ci, des inscriptions ont été ajoutées sur un mur, tracées avec un tube de rouge à lèvres trouvé dans une armoire. « Sales juifs, vive la Palestine. » « Je dormais avec une batte de baseball au pied du lit, se souvient Claude B. Ma femme était dans un état d’anxiété très fort. Impossible de rester. Mais on ne voulait pas quitter le 93. Alors on est partis s’installer à Villemomble, un endroit tranquille. »
À eux aussi, la police a conseillé de partir : « C’est le mieux pour vous, nous, on ne peut rien faire. » Au cours du deuxième cambriolage, sa voiture avait également été volée (les clés étaient posées sur un guéridon dans l’entrée). Dix-huit mois plus tard, Claude B. reçoit un courrier du procureur lui annonçant que les deux cambriolages sont des « affaires classées ». Entre-temps, deux adolescents avaient été arrêtés au volant de son véhicule. Son avocat le convainc d’abandonner toute poursuite : « Ça va vous coûter très cher et vous n’obtiendrez rien. »
« C’est un véritable exode intérieur »
Claude B. explique que son cas n’est pas isolé : « Beaucoup de familles de Saint-Denis, Villepinte, Aulnay-sous-Bois, et même Sarcelles, se sont installées ici, dans le triangle Le Raincy/Villemomble/Gagny pour fuir l’antisémitisme. C’est un véritable exode intérieur. On envisage d’agrandir la salle communale, car presque tous les shabbats, on reçoit de nouvelles familles. »
Autre « affaire classée » : celle de Jean-Pierre S., 50 ans, directeur d’une petite entreprise de travaux publics. Sa mésaventure fait froid dans le dos. Pendant les vacances de Pâques 2017, alors qu’il est en Italie avec son épouse et leurs quatre enfants, une enveloppe est glissée dans la boîte aux lettres de son coquet pavillon. C’est son frère, passé relever le courrier, qui la trouve. À l’intérieur : une balle de 9 mm, accompagnée d’un mot : « Allahou Akbar. Vous êtes tous morts. »
Nous ne sommes pas à Raqqa mais à Noisy-le-Grand (93), à quelques mètres du centre-ville historique, qui a conservé son cachet de bourgade provinciale avec grand-rue, cafés et commerces, façades de quelques étages et venelles conduisant à des jardins fleuris. Une zone pavillonnaire « sans histoire ». À la demande du préfet, la sécurité territoriale prend l’enquête en main. Le lendemain arrive une nouvelle carte postale : « C’est bien vous qui êtes sur la liste, la prochaine, c’est pour vous », accompagnée cette fois d’une balle de kalachnikov.
À son retour, Jean-Pierre est vite confronté à l’impuissance des autorités. « La police installe deux jours plus tard une grosse caméra en face de chez nous, raconte-t-il, et je demande s’ils peuvent en installer d’autres, plus petites, autour de la maison. Ils me disent qu’ils n’en ont pas, mais que ce n’est pas grave. » « Faut-il attendre qu’il nous arrive quelque chose pour que ce soit grave ? » leur demande Jean-Pierre. Sans attendre la réponse, la famille décide de fuir, en secret, ce quartier où elle vivait paisiblement depuis près de vingt ans. Son choix est radical. C’est l’aliya, malgré l’amertume et les difficultés d’adaptation.
« Bien nous en a pris, explique-t-il au téléphone, car au mois d’août, il y a eu des tags tout le long du mur du jardin, sur 30 mètres : “Daech va vous éliminer / Mort aux juifs / Vive la Palestine / Les juives on va les niquer.” Avec, dans la boîte aux lettres, une balle de 7,65. » Et il y en aura d’autres, jusqu’en septembre dernier, jusqu’à ce qu’il décide de louer son pavillon par l’intermédiaire d’une agence. Depuis que des Cap-Verdiens y ont emménagé, aucun tag n’est à déplorer.
« Ça a changé en dix ou quinze ans »
Sa voisine, une sympathique retraitée « catholique », précise-t-elle, regrette d’avoir perdu un « vrai ami ». « Je comprends qu’il soit parti. Dans ces conditions, il ne pouvait pas rester. Il a eu raison de rentrer dans son pays », dit-elle curieusement, mais sans malice.
Les autres témoignages révèlent la même inquiétude. Daphné D. a quitté Noisy-le-Sec (93) pour Saint-Mandé (94). « Dans le 93, le voisinage est agressif. Il y a une espèce de haine chez certains Arabes. Une haine qui monte. Ça a changé en dix ou quinze ans et ça fait peur. On ne sait pas où ça va », dit-elle en se remémorant les crachats et insultes antisémites accompagnant le car de ramassage scolaire de l’Alliance israélite.
Marc Djeballi, président de la communauté de Sarcelles, s’inquiète lui aussi de cette « montée de l’antisémitisme culturel ancré dans les familles musulmanes, même quand elles ne sont pas extrémistes. Pour eux, les juifs sont riches, sont médecins, dans les médias… Or, nous avons le même pourcentage de pauvres que le reste de la société », justifie-t-il avant de souffler, sur le ton du regret : « C’est triste à dire, mais il faut le dire : les actes antisémites sont toujours le fait de jeunes musulmans. On craint énormément l’avenir, car ça ne va pas s’améliorer. »
A lire aussi: Comment l’Education nationale noie la haine des juifs dans la lutte contre les discriminations
De nombreuses familles de cette « petite Jérusalem », comme fut longtemps surnommée Sarcelles, avec ses six écoles, 80 lieux de prière et sa centaine de commerçants juifs, plient bagages pour Israël. Mais ce phénomène récent n’est pas une bonne chose pour le responsable communautaire : « Les Israéliens ne nous aident pas vraiment. J’ai eu une sérieuse discussion avec l’Agence juive. Je leur ai dit d’arrêter de vendre du rêve. Vendez de la réalité ! Parce que la réalité, c’est que 20 % de ceux qui font leur aliya reviennent en France ! », faute d’avoir su, ou pu, s’intégrer.
François Pupponi, l’ancien maire de la ville aujourd’hui député du Val-d’Oise, est bien placé pour constater dans quel climat s’opère ce déplacement de population. « Ces départs-là se font dans l’indifférence générale, dit-il. Les juifs en ont ras-le-bol des grands discours du type “quand on attaque un juif, on attaque la République”. Concrètement, qu’est-ce qu’on fait pour leur permettre de vivre en toute sécurité chez eux ? Rien. »
Puisque l’État ne joue pas son rôle, lui affirme prendre le problème à bras-le-corps dans son département et affiche la couleur : « L’évacuation. » Comme pour des réfugiés de zones de guerre ou des sinistrés de catastrophe naturelle, « on met un plan pour protéger la communauté juive, déclare-t-il, avec construction et attribution de logements. On les accueille. Mais on est un peu tout seuls ! »
« Quand vous sortez, mettez une casquette »
Est-ce cela, l’avenir des juifs en France ? Vivre dans des villes fortifiées, dans des ghettos, fussent-ils 3.0 ? « Il n’y a pas que les juifs qui subissent l’agressivité de ces jeunes musulmans que je ne m’explique pas », affirme Jonathan H., polytechnicien du Val-de-Marne. « En banlieue, la situation se dégrade, mais encore plus pour les juifs », lui fait écho Sammy Ghozlan, fondateur du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme.
Dans ce sombre tableau, La Courneuve (93) apparaît comme une figure d’exception. Située à quelques centaines de mètres de la cité des 4 000, dont on aperçoit la dernière grande tour (les autres ont été rasées), la petite synagogue s’ouvre chaque matin aux derniers vieux juifs du quartier. « Ici, c’est multiculturel, il n’y a pas d’antisémitisme », assure Moshé Kersenty, retraité EDF de 69 ans, qui vit à La Courneuve depuis son départ d’Algérie, dans les années 1960. « Nous avons de très bonnes relations avec la mairie communiste », renchérit le rabbin Prosper Abenaïm, qui vient de prendre sa retraite. Une photo, épinglée dans l’entrée de la synagogue, montre d’ailleurs Gilles Poux, maire PCF, et Haïm Korsia, grand rabbin de France, côte à côte, lors d’une cérémonie religieuse.
Il n’empêche. Aux rares enfants qui fréquentent ses cours de Talmud-Torah, le rabbin Abenaïm conseille : « Quand vous sortez, mettez une casquette pour cacher votre kippa. Il ne faut pas faire de provocation. »