Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu, mais Libération n’a pas paru le 25 décembre, jour de Noël. Le fait pourrait paraître anodin, il est un chouïa lourd de sens : en France, un journal, un vrai, paraît tous les jours de l’année, sauf le dimanche et le 1er mai. La seule autre exception communément admise étant celle des jours de grève. On se souvient, il y a quelques semaines, de Joffrin agonisant d’impolitesses le Syndicat du Livre pour avoir empêché de paraître « son » journal (disons plutôt celui du sympathique mais peu apte Didier Pourquery). Désormais, c’est donc la direction du quotidien qui, au nom d’une rentabilité plus que vacillante les jours fériés, viole la sacro-sainte convention collective de la presse, fait grève sans préavis et colle de force les salariés du journal au chômage technique, comme de vulgaires sous-traitants de Renault. Scoop : d’après nos correspondants permanents rue Béranger, bis repetita placent, il n’y aura pas non plus de Libé le 1er janvier. D’ici à imaginer, qu’à l’instar de 20 minutes ou de son lamentable challenger Métro, que Pourquery connaît bien, le titre sera bientôt absent des kiosques les samedis et les vacances scolaires… Toujours à la pointe de l’innovation, Libération va-t-il devenir le premier gratuit payant ?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !