Finis les jouets sexistes, une charte du gouvernement vise à détruire les stéréotypes de genre. Ou quand l’idéologie s’immisce jusqu’à nos enfants, pour remplacer une construction par une autre.
Si vous étiez passé à côté il y a un an sachez qu’il existe une charte officielle émise par le gouvernement, signée par trois ministres et « les acteurs de la filière jouet », et dont l’édition 2020 vient de sortir. Le communiqué de presse en explique l’objectif :
« La charte pour une représentation mixte des jouets a été signée pour la première fois, il y a un an, permettant un premier pas vers la déconstruction de ces stéréotypes ancrés dès le plus jeune âge, notamment par le biais des jouets. »
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Il y a quelques jours le CSA nous expliquait qu’il allait falloir, en quelque sorte, mettre au pas la création audiovisuelle pour la faire entrer dans le moule de la diversité. Cette obsession de tout contrôler, cette vague totalitariste complètement folle, se traduit aussi par une volonté de mise au pas de nos petits soldats de plomb.
La charte, comme tous les documents de ce genre est une sorte de déclaration de principes par lesquels les acteurs du secteur prennent un certain nombre d’engagements. Evidemment ce ne sont que des engagements, il n’est pas vraiment parlé de contrôles ni de sanctions à ce stade, cela ne semble pas très contraignant, mais tout de même. Voici quelques exemples :
- Ne plus concevoir de jouets véhiculant des stéréotypes genrés discriminants
- Ne plus créer d’univers distincts fille-garçon
- Promouvoir la mixité ou la neutralité dans la scénographie des catalogues
- Développer des visuels neutres ou mixtes y compris pour les catégories traditionnellement sexuées (cuisine, bricolage, soin aux bébés…)
- Ne plus employer l’expression « pour faire comme maman » dans le cas d’un kit ménage mais « pour faire comme les grands »
- Plus de codes couleurs fille-garçon
L’obsession de la déconstruction
Inutile de poursuivre, à travers ces engagements, et toute la politique de propagande et de formation qui est proposée, on voit bien l’obsession des pouvoirs publics et des autres signataires. Il s’agit ni plus ni moins que de réellement déconstruire notre représentation du monde pour en recréer une nouvelle qui soit conforme aux idéaux égalitaires et asexués qui nous sont tombés dessus en ce 21 ème siècle.
Il faut croire que notre monde était oppressif, que la différence fille-garçon dans les goûts et les couleurs était juste une reproduction de stéréotypes, que nous étions dans l’enfer d’un univers non-mixte et qu’il faut désormais donner un grand coup de balai.
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Qu’il y ait à encourager, voire soutenir, les filles ou les garçons pour leur assurer le libre choix de leurs études, de leur profession, de leur sexualité, c’est une évidence. Ce qui est effrayant en l’occurrence c’est la démarche des pouvoirs publics, et la stupidité du substrat idéologique.
Remplacer une construction par une autre
Ces gens là s’imaginent avoir fait une découverte extraordinaire en mettant en avant les « stéréotypes ». Mais depuis toujours on sait bien que nous vivons dans un univers de stéréotypes. Nous avons par notre nature comme par notre culture un certain nombre de représentations qui structurent notre vision du monde et de nos semblables. Évidemment nos parents, notre entourage, notre éducation orientent nos choix et notre ressenti. Ce qui est stupide c’est imaginer qu’il puisse en être autrement. Déconstruire tout cela ne sera pas une libération, c’est juste remplacer une construction par une autre. Un univers culturel lentement sédimenté par un univers théorique élaboré sur la base de quelques concepts fumeux. C’est remplacer un univers, qui est celui que les siècles de notre civilisation nous ont légué, par un autre univers, celui que les gourous du nouveau monde veulent nous imposer. Un monde sans filles ni garçons, sans histoires, sans frontières, sans identités.
Évidemment le monde évolue constamment, et sans doute demain ne sera jamais comme hier. Mais cette évolution doit se faire « naturellement » et on verra comment cela se passera. Prétendre dicter ce que doit être ce futur (au nom de quoi ?), vouloir mettre en œuvre, à coup de chartes, de lois, d’organismes de contrôle, de propagande systématique par tous les moyens de l’État, les moyens de modeler les esprits, c’est une prétention démiurgique totalement folle.
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