Accueil Édition Abonné Avril 2024 Jordan Bardella sur l’Ukraine: «Nous avons condamné Vladimir Poutine sans ambiguïté dès le premier jour»

Jordan Bardella sur l’Ukraine: «Nous avons condamné Vladimir Poutine sans ambiguïté dès le premier jour»

Confession d'un enfant du siècle (2/2)


Jordan Bardella sur l’Ukraine: «Nous avons condamné Vladimir Poutine sans ambiguïté dès le premier jour»
Jordan Bardella. © Hannah Assouline

La liste Bardella caracole en tête des intentions de vote. Comme Nicolas Sarkozy en 2007, le président du RN veut rassembler les classes populaires, les classes moyennes et cette partie des élites qui partage leurs inquiétudes identitaires. Convaincu que les excès et les outrances font perdre du temps au combat, il pense, comme Giscard, que la France se gagne au centre.


Relire la première partie


La politique est une chose humaine, qui suppose des échecs, des erreurs, des doutes. Votre parcours manque d’accidents…

Croyez-moi, être à ma place, ce n’est pas tous les jours facile. Je ne me lamente pas, mais la politique est un vrai sacerdoce et un sacrifice. La vie personnelle, les libertés quotidiennes souffrent terriblement. On est tellement exposé que plus personne aujourd’hui ne veut être dans le carré de première ligne.

Il y a toujours plus de candidats que de postes. Mais si c’est si terrible, pourquoi le faire ?

Parce que j’appartiens à une génération de patriotes qui gouvernera. Ce défi est enthousiasmant, mais aussi intimidant. C’est pour cela que je travaille et prépare autant mes interventions.

Pensez-vous être au niveau sur les questions économiques ? D’après la presse, vous n’avez pas convaincu les patrons…

Le jour où la presse m’applaudira, prévenez-moi. En réalité, je traduis cela plutôt par une panique. Regardez  les intentions de vote chez les dirigeants d’entreprise, 28 % sont convaincus par le RN, loin devant la majorité à 21 %. Mais je suis conscient de l’ampleur de la tâche et nous travaillons. Croyez-moi, je n’épargne pas mon temps.

Vous payez encore ce piteux débat de l’entre-deux-tours 2017 qui a valu à Marine Le Pen une réputation d’incompétence.

C’est curieux, on nous fait sans cesse ce procès en crédibilité, mais dès qu’un type monte dans les sondages, c’est parce qu’il dit la même chose que nous. Quand Gabriel Attal fait du Le Pen, il monte. Quand il fait du Macron, il baisse. Tout mon combat, c’est de rompre avec les perceptions du passé, et avec cette image mensongère. Nous sommes en train de devenir un parti de masse. Mon projet, c’est de réconcilier les classes populaires, les classes moyennes et une partie des élites dans la même dynamique. C’est la ligne de Sarkozy en 2007. C’est la ligne gagnante.

A lire aussi : Georges Kuzmanovic: «Bien davantage qu’un Frexit, nous voulons que l’UE disparaisse»

On ne vous connaît pas plus idéologiquement que personnellement. Êtes-vous de droite, de gauche, populiste, d’extrême droite, souverainiste, identitaire ?

Je ne retomberai pas dans le clivage gauche-droite. Je suis un patriote attaché à la souveraineté, à l’identité, à la liberté de la France. C’est la génération rue des Canettes : tous les samedis soirs, quand j’étais étudiant, se retrouvaient, dans cette petite rue du 6earrondissement de Paris, les jeunes de la droite populaire, de Debout la France et d’autres groupes ou revues souverainistes. On a grandi dans le même bain intellectuel, en lisant Onfray, Michéa, Buisson. Et aussi, il faut bien le dire, Zemmour qu’en plus on regardait dans « On n’est pas couché ». Pour moi, l’union des droites, c’est petit comme ambition ! Ni de droite ni de gauche, de France : voilà comment je me définis.

Résumons : le clivage gauche-droite


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 1,00€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous

Avril2024 – Causeur #122

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent ABBA remportait l’Eurovision il y a 50 ans: une idée de la musicalité du monde
Article suivant Écosse: du nationalisme à l’islamo-gauchisme
Elisabeth Lévy est directrice de la rédaction de Causeur. Jean-Baptiste Roques est directeur adjoint de la rédaction.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération