Précisons-le tout de suite : si nous disons du bien du nouveau livre de Jonathan Siksou, ce n’est pas parce qu’il travaille à Causeur. C’est parce qu’il le mérite ! Avec un humour ravageur, il alterne chroniques, anecdotes vécues et références littéraires pour dresser le foudroyant bilan d’une débandade généralisée : celle de la vie citadine. Un essai percutant.
Quel terrain de jeu pour un homme de plume talentueux que cette ville grouillante, indistincte, indéfinie, dégoulinante de loisirs somptuaires et débordante d’impostures ; toujours là, jamais remplacée, indétrônable objet de convoitises et de lâchetés collectives. Un jour, tous les hommes y passeront et certains d’entre eux y vivront même des décennies. Les pauvres emmurés. Les rescapés, ceux qui ont fui, en parlent avec des sanglots longs dans la gorge. Lieu de sociabilités extrêmes et d’ultramodernes solitudes, cette ville immortelle a résisté au Covid.
Antre noir
Après la pandémie, les plus fins analystes de notre vie politique pressentaient une grande vague migratoire, le repeuplement des campagnes et la ruralité enfin triomphante. La revanche de Cloche merle sur cette capitale floue. Après avoir été séquestré durant des mois, soumis aux diktats de l’autorisation préalable de déplacement, le Parisien aspirait à son carré de verdure et à son barbecue brûlant, signes d’une nouvelle réussite sociale et de son exfiltration climatique. On lisait parfois dans les magazines que certains chanceux
