Avec Capitale, Jonathan Siksou prend dignement la succession de Léon-Paul Fargue. Traversant en toute liberté l’histoire de Paris, lâchant çà et là anecdotes et citations, il conduit le lecteur à travers une pérégrination où la rêverie et l’humour le disputent à l’érudition. Ce grand livre a déjà reçu le prix Transfuge du meilleur essai et c’est mérité. Et on ne dit pas ça parce qu’il écrit aussi dans ce journal !
La capitale se meurt, la capitale est morte ! En quelques années, nous aurons vu Paris céder au tout-trottinette et au laisser-aller, disparaître sous des monceaux de tôles de chantier, des kilomètres de rubalise, des tonnes et des tonnes d’herbes folles… Comme un grand navire rouillé, déjà tout penché, abandonné à quai par des armateurs incapables, l’une des plus belles cités de la planète, la Ville lumière des artistes de la Belle Époque, la capitale aux cent villages de Hugo, Balzac et Dumas, cette mutante Babylone-sur-Seine, constamment embellie par nos souverains – de Philippe-Auguste à Louis XV, d’Henri IV à Napoléon III – de cours ombragés, de places monumentales et d’artères bien taillées, ce chef-d’œuvre enfin de tous les arts français finit à l’échouage.
Prolixité pince-sans-rire
Aux nostalgiques et aux rêveurs
