Sorti dans la torpeur de l’été, l’album de The Duckworth Lewis Method est passé relativement inaperçu. Il est vrai que ce genre d’objet musical non identifié n’est guère susceptible de déclencher des déferlantes médiatiques.
[access capability= »lire_inedits »]C’est que The Duckworth Lewis Method n’est pas un véritable groupe, juste la réunion ponctuelle de deux Irlandais excentriques, Neil Hannon, qui exerce habituellement sous le nom de code de The Divine Comedy, et Thomas Walsh, âme du plus confidentiel Pugwash. L’objet de cette coalition ? Un album tout entier dédié à chanter la gloire du cricket, qui évoque le toucher ferme et lisse de la balle dans le creux de la main, le son mat du cuir frappé par la batte en bois, les courses éperdues sur un gazon fraîchement coupé, et l’Earl grey réparateur à la fin du test-match.
Rassurez-vous, béotiens, inutile pourtant de maîtriser la différence entre innings et over ou entre un wicket-keeper et un bowler pour goûter le charme de ces mélodies d’une limpidité aristocratique, à l’élégance nonchalante et à l’entrain ironique. De la comptine vaudevillesque de Jiggery Pokery au fox-trot électrique de The Age of Revolution, en passant par la virée pakistanaise de Meeting Mr Miandad ou à la mélancolie rêveuse de The Nightwatchman, nos deux Irlandais ont accouché d’un album plus british que nature, idéale bande-son de la lecture des romans d’Evelyn Waugh ou de P.G. Wodehouse.
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