Accueil Culture « Je n’oublierai jamais le chagrin de Johnny »

« Je n’oublierai jamais le chagrin de Johnny »


« Je n’oublierai jamais le chagrin de Johnny »
Le jeune Johnny Hallyday (19 ans) à l'Olympia en 1962. SIPA. 00530007_000005

L’ancien directeur de l’Olympia, Jean-Michel Boris, se souvient de la peine de Johnny Hallyday au moment de la mort de l’un de ses pères spirituels, Bruno Coquatrix.


« Johnny Hallyday, aujourd’hui, accède au statut de mythe, dans le domaine de la chanson populaire, après quelques autres, dont Piaf, Barbara, Maurice Chevalier. Nul n’est obligé de l’aimer, mais il faut une forte dose de mauvaise foi, une incompétence méprisante pour ne pas reconnaître qu’une carrière aussi longue, une telle réussite signalent un artiste exceptionnel. Il avait 17 ans lorsqu’il s’est présenté pour la première fois devant les Français, il est mort à 74 ans : rendez-vous compte de ce que cette longévité signifie ! Bien sûr, il a connu des éclipses, il a vu arriver les nouvelles générations, mais il a triomphé de tout grâce à ses qualité propres, fondées sur l’instinct et sur l’expérience : un sens très développé du spectacle, une détermination augmentée d’un usage savant de la scène, un goût très sûr dans le choix de ses auteurs, ainsi que de ses musiciens.

A lire aussi: Johnny, je n’oublierai pas ton nom

Johnny n’était pas seulement l’idole des foules, le chanteur des stades et des salles immenses ; il a démontré de vraies qualités de cœur. Bruno Coquatrix, toujours à l’affût des talents, voulait donner sa chance à l’un de ceux qu’on regroupait sous l’appellation Yéyé. Il choisit Johnny Hallyday, qu’il invita sur la scène de l’Olympia en septembre 1961. Ce fut un triomphe immédiat, la rencontre d’un chanteur et d’une génération, d’un public.

De cet événement, est né chez Johnny un sentiment de reconnaissance, qui ne s’est jamais démenti. Le jeune Johnny était en « mal de père » : Bruno Coquatrix fut l’une des figures paternelles, qui lui donnèrent confiance en lui-même. Johnny ne l’a pas oublié. Et, quant à moi, je n’oublierai jamais que je l’ai trouvé, le visage noyé de larmes, devant l’appartement de Bruno, à 11 heures du soir, le 1er avril 1979 : Coquatrix venait de mourir, il voulait absolument l’embrasser une dernière fois. Le chagrin de ce garçon était d’une bouleversante sincérité. »



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Et Jean-Philippe Smet devint Johnny
Article suivant Si Paris m’était conté…
Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération