John Kerry tombe de haut. Il a appris que ses camarades chinois et russes lisaient ses emails. Cette déloyauté patente l’a mis dans tous ses états. Mardi, il a donc prévenu que la question du piratage informatique serait abordée par Barack Obama qui recevra en septembre son homologue chinois Xi Jinping.
Dans un entretien sur la chaîne américaine CBS, questionné sur la possibilité qu’il soit espionné par la Chine et la Russie, le secrétaire d’Etat a répondu : » C’est très probable (…) et nous savons qu’ils ont attaqué un certain nombre d’intérêts américains au cours des derniers jours ». La Chine et la Russie, au mépris de toutes les conventions internationales se permettraient donc d’espionner les Américains ? Au sujet de l’espionnage de ses mails, Kerry a ajouté : « C’est très possible (…) et j’écris bien entendu des choses en ayant cela à l’esprit ».
Choqué par l’ampleur que prend l’espionnage mondial, John Kerry a tenu à dénoncer ces dérives : « Nous vivons malheureusement dans un monde où un certain nombre de pays, y compris les Chinois et les Russes, ont constamment été impliqués dans des attaques contre des intérêts américains, contre le gouvernement américain ».
Face à cet intolérable comportement, il a tenu à rappeler que les Etats-Unis avaient « récemment soulevé cette question, de manière très, très ferme, dans [leur] dialogue avec les Chinois ». Il est donc normal que lors de la prochaine visite d’Etat à la Maison Blanche de Xi Jinping, la question de l’espionnage soit « au programme des discussions ».
Plein d’innocence, John Kerry s’est alarmé d’un « cybermonde très compliqué et évoluant très rapidement », se gardant bien d’expliquer pour quelles obscures raisons l’espionnage avait atteint un tel degré de sophistication. Le secrétaire d’Etat, plein de bonne volonté, a plaidé la cause de son pays, acculé par les offensives multiples à son encontre et forcé de développer de coûteuses stratégies de protection : « Des entreprises dépensent des milliards de dollars pour se protéger. Le gouvernement des Etats-Unis fait la même chose (…) Nous essayons de créer un code de bonne conduite ». Il a pourtant été forcé de déplorer qu’à « l’heure actuelle, c’est plutôt le Far West ».
Il est rassurant d’apprendre qu’un pays aussi droit que les Etats-Unis mette la main à la pâte pour enfin régler le problème de l’espionnage international. Grâce à lui, on n’écoutera plus les conversations des présidents français ou les échanges téléphoniques de Madame Merkel. Que ferions-nous sans les Etats-Unis pour nous protéger?
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