En 1552, Johannes von Schoenberg, ministérial du Saint Empire romain germanique, commanda son portrait à l’un des plus illustres peintres de l’époque, Diego Vélasquez. Le problème est qu’au moment où le ministérial posait dans l’atelier du peintre, il venait d’édicter une taxe sur les costumes et les coiffures (ce qui explique sa tenue dépenaillée et ses cheveux hirsutes) ainsi qu’une taxe sur les pinceaux (ce qui explique que ce tableau laisse l’impression d’avoir été peint avec les pieds). Cela n’empêcha pas le ministérial von Schoenberg de mener une carrière dont les développements furent durables : il donna son nom à un peu plus de onze mille taxes. Il finit lynché par la foule lors de la réunion de la Diète d’Empire à Ratisbonne en 1567, victime de l’une des rares pratiques qu’il avait omis de taxer.
Diego Vélasquez, Retrato de un loco, 1552. Huile de ricin sans OGM sur toile recyclée, conservée à la cafétéria de l’amicale du personnel du Centre de Cadarache.
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