Ce qu’on a vu au lendemain du 11-Septembre et de l’attentat contre Charlie Hebdo se reproduit depuis le 7-Octobre: l’inversion victimaire, la justification de l’horreur. La barbarie terroriste a ravivé l’antisémitisme et la fascination pour le crime de masse. Il faut analyser ce soutien au mal pour mieux défendre notre humanité.
Le XXIe siècle a commencé le 11 septembre 2001. Quand l’horreur s’est abattue sur les États-Unis, on aurait pu s’attendre à une forme d’unanimité mondiale face à la folie meurtrière. De fait, le monde a réagi. Mais très vite, la solidarité a cédé la place à la relativisation. Le schéma en est toujours le même : d’abord « les torts sont un peu partagés », puis « ils ne l’ont pas volé », ensuite « ne l’ont-ils pas déclenché eux-mêmes pour justifier les représailles ? » et enfin « est-ce que ça a vraiment eu lieu ? ». L’inversion victimaire finit en négationnisme. Et l’antisémitisme ne manque jamais de coiffer le tout. Un crime de masse est autre chose qu’un crime. Il dilue la responsabilité. Il cherche à se transformer en acte de guerre, en fait historique. Il change de catégorie. Il permet à certains acteurs de réussir la prouesse de les revendiquer et de les nier dans un même élan,
