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Jeremy Corbyn chez la Nupes: « qui se ressemble s’assemble »

Qu’est-il vraiment reproché à l'ex-leader du Parti travailliste britannique?


Jeremy Corbyn chez la Nupes: « qui se ressemble s’assemble »
Jeremy Corbyn, lors d'une marche pro palestinienne à Londres, le 22 mai 2021© Mark Thomas/Shutterstock/SIPA

Vendredi 3 juin, Danielle Simonnet et Danièle Obono, candidates Nupes aux législatives, ont parfaitement illustré une certaine complaisance de l’extrême gauche française avec l’antisémitisme, en recevant Jeremy Corbyn, ex leader un temps mis au ban du parti travailliste anglais.


Se réjouissant d’avoir accueilli Jeremy Corbyn aux côtés de Danièle Obono et autres militants de la Nupes, Danielle Simonnet a suscité la polémique sur Twitter. Et pour cause, Jeremy Corbyn a été évincé le 29 octobre 2020 du parti travailliste qu’il dirigeait, après qu’un rapport indépendant de la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme ait mis en lumière le libre cours laissé à l’antisémitisme sous son règne. En 2019 déjà, plus de 1000 plaintes pour antisémitisme avaient été adressées au parti.

Jeremy Corbyn, un homme fréquentable ?

Associer le juif au capitaliste, ou à un oppresseur coupable de tous les maux de la société, relève à gauche d’une longue tradition. Fidèle à cet héritage, Jeremy Corbyn s’est opposé en 2012 à l’effacement d’une fresque à l’imagerie complotiste, dans un quartier de l’East End de Londres, reprenant les poncifs des Protocoles des Sages de Sion. Des « juifs aux nez crochus » y sont dépeints, comptant de l’argent autour d’un plateau de Monopoly soutenu par des pauvres. Leur ressemblance avec la figure du Juif Süss, outil de propagande diffusé sous le IIIème Reich, est frappante.

« Freedom for humanity », fresque murale de l’artiste américain Mear One, dont Jeremy Corbyn avait pris la défense. ©D.R.

Par ailleurs, le président déchu du Labour se joint régulièrement aux évènements du groupe fondé par le négationniste Paul Eisen, auteur en 2008 d’un article intitulé  » My life as an holocaust denier« , dont il est proche depuis plus de 20 ans.

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La détestation pathologique de l’Etat d’Israël et la défense des islamistes visant à le détruire constituent toutefois le cœur des critiques envers Jeremy Corbyn. En 2018, le monde découvre qu’il a assisté, en 2014 à Tunis, à une cérémonie d’hommage aux terroristes palestiniens de Septembre Noir qui avaient assassiné 11 athlètes israéliens à Munich, en 1972. Gilles-William Goldnadel, dans son essai Névroses médiatiques, rappelle qu’il a également convié les délégations du Hamas et du Hezbollah à l’occasion d’une rencontre parlementaire en 2015, les présentant à ses confrères travaillistes comme « ses amis ». Dès lors, le fait qu’il ait travaillé en tant que chroniqueur à Press TV, la chaine du régime iranien, plusieurs années durant, n’étonnera personne ! De surcroit, en osant établir un infâme parallèle entre Israël et l’Etat islamique, il participe à la légitimation du djihad mené contre Israël par ses ennemis. Et voilà donc l’homme avec qui Danièle Obono et Danielle Simonnet sont fières de poser !

Antisémitisme nouvelle génération

En France, Mélenchon incarne désormais cette « gauche Corbyn » qui flirte avec l’antisémitisme. En 2019, le chef de file de la France Insoumise fustige le grand rabbin d’Angleterre et le Likoud, parti de droite israélien, qui par leur influence, seraient selon lui la cause de  la défaite de Corbyn face à Johnson. Il réactive ainsi le cliché du juif tirant les ficelles du monde. Désignant les juifs de « peuple supérieur », de « communauté agressive », il leur reproche même de soutenir Israël.

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En effet, Mélenchon et nombre de ses partisans, convertis au populisme islamo-gauchiste, se font les relais d’un antisionisme obsessionnel et particulièrement dangereux. Selon la formule du philosophe Vladimir Jankélévitch, développée en 1968 : « L’antisionisme est la trouvaille miraculeuse, l’aubaine providentielle qui (…) donne la permission d’être démocratiquement antisémite. » La propagande souvent mensongère de l’extrême gauche diabolisant l’Etat d’Israël, et l’angélisation de ses adversaires qui prônent pourtant le djihad islamique, font aujourd’hui le lit de cet antisémitisme moderne. D’Ozar Hatorah à l’Hypercacher, en passant par Ilan Halimi, les crimes antisémites du 21ème siècle en France ont été commis par des islamistes nourris à cette même haine – qu’ils ont parfois eux même revendiquée ou dont ils ont fait état. Fofana, à l’origine de la mort d’Ilan Halimi continue par exemple à porter le keffieh palestinien en prison. Quant à Merah et Coulibaly, ils ont clamé vouloir venger les Palestiniens lors de leur passage à l’acte.

Participant en 2014 et 2021 à la tenue de manifestations pro palestiniennes, où les cris de « Mort à Israël », « Mort aux juifs », « Khabar al yahud », se mêlent aux attaques contre des lieux de culte et de commerces juifs, l’extrême gauche attise ainsi un feu qui ne cesse de s’embraser. Taha Bouhafs, figure importante de la jeunesse insoumise est allé jusqu’à menacer sur Instagram des soutiens d’Israël lors de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, en 2021, déclarant : « Vous continuez à bosser, follow, liker ou donner de la force aux pseudos influenceurs qui soutiennent Israël, on va vous attraper par la veste et vous afficher comme jamais ». Ce même militant avait attaqué Benoît Hamon en février 2019, lorsqu’il avait apporté son soutien à Alain Finkielkraut, insulté de « sale sioniste » dans la rue. « Sale sioniste ça veut dire sale juif ? Sacré Benoit, c’est bientôt le dîner du Crif et t’as pas envie d’être privé de petits fours je comprends »…

Clémentine Autin a de son côté, projeté en 2017 de visiter des terroristes emprisonnés en Israël ayant assassiné des civils, avant d’être interdite de par ce fait d’entrer sur le territoire israélien. Les Insoumis se sont régulièrement mobilisés pour la libération de terroristes antijuifs tels que Salah Hamouri ou encore Georges Abdallah. Danièle Obono est d’ailleurs connue pour avoir affiché un soutien clair à ce dernier.

Par ailleurs, l’estime que cette dernière porte à Jeremy Corbyn s’appréhende mieux à l’aune de sa camaraderie avec Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République, qui a jadis déclaré: « Mohamed Merah, c’est moi », « Les sionistes au goulag », ou « On ne peut pas être Israélien innocemment ». En réalité, on ne décide pas de naître Israélien, tout comme on ne décide pas d’être blanc. À l’extrême gauche, nombre de militants considèrent que les juifs, en vertu de leur proximité avec Israël, sont des bourreaux et ne méritent pas de compassion, au même titre que les Occidentaux, par leur « blanchité », discrimineraient structurellement les « racisés »…

La France insoumise donnant désormais le la à gauche, cette nébuleuse islamo-gauchiste et indigéniste, dans laquelle elle se meut, est-elle vouée à s’étendre ? Olivier Faure, Yannick Jadot et Fabien Roussel ont gardé le silence sur la problématique venue de Jeremy Corbyn à Paris. Ils paraissent ainsi déjà englués dans cette toile d’araignée mortifère.



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