Lors d’un débat télévisé, le chef des travaillistes Jeremy Corbyn a prononcé de manière suspecte le nom de l’agresseur sexuel Jeffrey Epstein. Ce clin d’œil à un vieux cliché antisémite aggrave sa réputation de laxisme face aux dérives judéophobes. Les Britanniques juifs s’inquiètent de sa possible victoire.
Deux hommes en costume cravate sont debout derrière des pupitres à une distance de deux mètres l’un de l’autre. Ils sourient de temps en temps, mais l’atmosphère est quelque peu tendue. Des projecteurs sont braqués sur eux et un public, qui assiste en direct aux échanges entre les deux messieurs, applaudit, rit ou hue selon les interventions des orateurs. Nous sommes le 19 novembre et il s’agit du premier débat télévisé entre Boris Johnson, leader du Parti conservateur, et Jeremy Corbyn, chef des travaillistes. Le 13 décembre, l’un des deux sera Premier ministre du Royaume-Uni. À un moment donné, l’animatrice du débat leur pose une question à propos de Son Altesse Royale, le prince Andrew, fils de la reine qui s’est trouvé mêlé à l’affaire Jeffrey Epstein. Celui-ci, rappelons-le, est le pédocriminel et maître-chanteur américain qui, incarcéré pour avoir organisé un trafic de jeunes filles mineures destinées à être exploitées comme esclaves sexuelles, se serait
